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14 novembre 2013

La première thèse… sur Plastikman

par rédaction Tsugi

Vous connaissez ce nom, hein ? C’est normal, Nicolas Bougaïeff, au-delà de son travail de recherche, est signé sur Minus, le label de Richie Hawtin/Plastikman, il a notamment collaboré avec Max Cooper et travaille chez Liine, un éditeur d’interfaces pour producteurs techno qui recherchent des solutions technologiques pour améliorer leurs prestations live (entreprise également fondée par Hawtin, et qui propose une version iPad du célèbre Lemur). Plus récemment encore, il a expliqué au webzine Create Digital Music son processus de création musicale sur l’un de ses EPs, basé sur les variations de delays, qui se décalent jusqu’à s’ajuster parfaitement avec le beat, une notion empruntée au « Four Organs » de Steve Reich. Le titre du papier ? « Techno as Science ». Bref, ce type est une tête.

Au delà de ça, au cours de nos pérégrinations en ligne, nous sommes récemment tombés sur son site web personnel, sur lequel il expose son catalogue artistique, mais aussi… un travail universitaire, qu’il explique avoir exécuté après s’être fait approcher par le docteur Rupert Till via MySpace en 2008. Son travail de recherche, qui s’est conclu en 2012, s’appelle « An Analysis of Liine and Plastikman Live ». Tout un programme, dédié au maître canadien de la techno.

Même si nous sommes en droit de nous poser les questions d’impartialité qui s’imposent lorsqu’une étude aussi poussée est exécutée sur un objet scientifique aussi proche de son auteur, cette thèse, que nous avons feuilletée (si si) semble passionnante : après avoir exposé les techniques de composition minimale, ainsi qu’une présentation du « live-set » de Plastikman en prélude, elle propose une déconstruction totale, piste par piste, de la structure des pistes utilisées, jusqu’à proposer une partition en notation classique du morceau « Plasticine ».

Le résultat, comme on pouvait s’y attendre, s’approche des partitions des musiques minimales « premières » ! Si on fouille un peu plus loin, on peut tomber sur des graphiques de routage et des schémas en haute qualité, passionnants pour qui sait les décrire (pour notre part, nous sommes un peu à cheval entre le « ah ouais, OK, je comprends grave » et le « oh, tiens, du chinois »). On se situe ici quelque part entre théorie musicale pure, musicologie et composition. L’auteur précise d’ailleurs qu’il a produit pas moins de six heures de son pendant l’élaboration de cette thèse, qui se retrouvent dans de multiples projets et collaborations de Bougaïeff ces dernières années, que ce soit sur Minus, Traum Schallplatten ou encore Trapez…

En bref, si cette information paraîtra datée pour les plus grands fans de Richie Hawtin, cet ouvrage à télécharger ici est à conserver précieusement dans un coin de votre disque dur. Quand à Nicolas Bougaïeff, il reste évidemment une individualité à ne pas perdre de vue, pour les mélomanes les plus intéressés aux processus de composition d’entre vous.

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