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30 août 2024

Les 10 albums de la rentrée à scruter de près

par rédaction Tsugi

On a dégoté rien que pour vous les albums les plus attendus de cette rentrée. Sortez les stylos et les agendas. Rap, pop, rock, électronique, tout le monde y trouvera son compte. Ça part.

Fat Dog – WOOF (6 septembre)

Ils font trembler la scène rock anglaise dans tous les sens du terme, avec leurs sonorités hargneuses tapant sur des gros airs de techno-punk. Oui, oui, on parle bien de Fat Dog, sûrement le groupe l’un des groupes les plus énervés de époque (non, non, nous ne sommes pas dans l’abus). Leur dernier track « Wither » nous avait dernièrement tapé dans l’œil. On peut clairement en dire autant pour ce premier album WOOF.

Bombe londonienne. Les neuf titres sont bien ficelés pour retourner les crânes, sans concession. Les nappes de synthés qui tournent en boucle font l’effet d’une séance d’hypnose et les rythmes frénétiques nous rendent maboule. On en ressort avec l’envie de se jeter dans le premier pogo qui passe. Enfin, si l’enfer ressemble à l’essence même de Fat Dog, ouvrez-nous les portes sans hésiter. On s’y retrouve ?

Rentrée Fat Dog

 

Fred again.. – Ten days (6 septembre)

Esthétique épurée, une pochette d’album d’un bleu vertigineux et des titres laconiques. Ten days, nouveau projet de Fred again.. est en apparence parfaitement fidèle à sa fibre artistique. C’est d’une simplicité déconcertante, ça respire et ça fonctionne. Sans doute ce qui fait son charme. Les sons bruts et rudimentaires éclatent aux tympans. On ne soupçonnerait pas cette énergie atomisante, mais il suffit de re-visionner sa Boiler Room ou de se rappeler ses lives pour se re-prendre une mandale.

Ses morceaux de pop lo-fi seraient la parfaite bande-son d’un voyage nocturne en solitaire, comme « adore u« . On se souvient qu’il utilisait fréquemment des sons de la vie quotidienne et samples IRL dans ses productions. On peut s’attendre à la même recette pour son prochain album, qui reste jusqu’à présent, plutôt mystérieux (seuls 3 sons ont été révélés, sur les vingt qui composent ten days).

Rentrée

 

Floating Points – Cascade (13 septembre)

Le DJ producteur et musicien anglais Floating Points re-poppe dans le paysage avec un disque ! Samuel Sheperd (son nom à la ville), renommée par certain-es « le roi des drops » présente Cascade, un neuf-titres qui fait perdre la notion du temps. On annonce les couleurs : house, techno, minimale, trance, acid, nappes organiques. Sheperd nous fait vivre des montagnes russes calibrées qui nous surprennent au fil de nuances étonnantes (on risque pas de s’ennuyer).

L’un des tracks nous emmène sur un pic rappelant l’Asie, avec des sonorités qui ressemblent comme deux goûtes d’eau à des boules de Qi Gong. Puis quelques airs semblables à des bug de matrice viennent chatouiller les tympans, projetant dans une dimension oubliée, inventée… En bref, ce qu’on essaye de vous dire (sans vous spoiler) c’est qu’avec Cascade, Floating Points donne l’impression d’avoir pris un truc (illégal) déformant la réalité, alors qu’on est simplement sobre (perche musicale). Une grosse frappe !

 

Jamie XX – In Waves (20 septembre)

C’est sans doute le retour qu’on attendait le plus : celui de Jamie XX avec son deuxième album intitulé In Waves. Et quelle promesse… En basculant vers des sonorités proches de celles qu’on ponce sur le dancefloor, Jamie Smith (de son vrai nom) étale son sens des structures mélodiques calculées au millimètre près. On l’aura compris, même si ce douze titres vogue sur un résultat moins planant que In Colours (2017), il n’en est pas moins magistral.

On remarque que Jamie ne s’éloigne jamais trop de ses deux acolytes Romy et Olivier Sim, qu’il retrouve sur un track : un arrière-goût de The XX, remodelé à sa sauce électronique limite funky. « Life » en featuring avec Robyn ressemble à une gigantesque boum intelligemment construite pour ne pas tomber dans le cliché de la kermesse quelconque. ‘Baddy On The Floor’ avec Honey Dijon est déjà un tube, ‘Treat Each Other Right’ rentre en tête pour ne plus en sortir… C’est carré, mortel

 

Toro Y Moi – Hole Erth (6 septembre)
Molchat Domat – Belaya Polosa (6 septembre)

 

Nilüfer Yanya – My Method Actor (13 septembre)

Après les critiques positives à l’égard de ses deux premiers albums Miss Universe et PAINLESS, Nilüfer Yanya est de retour avec un album qui s’intitule My Method Actor. Titre informatif pour un contenu finement introspectif et pétri de sensibilité. Une confidence susurrée, qui donne cette impression -que l’artiste nous parle à l’oreille- en racontant cette fébrilité des mots, ces accents éthérés et solaires et puis son grain de voix berçant accompagnant des ballades envolées.

Elle évoque une myriade d’émotions, très spécifiques, très intimes comme la peur de se perdre (« Like I say, I runaway »), les désillusions de la vie d’artiste (« Method Actor »)… Puis, bien souvent, la musique prend le pas sur le verbe, et vient charrier de nouvelles images. Car ce volet est surtout une ode à la mélodie, portée par l’invariable mélodie de la guitare -que Nilüfer n’abandonne jamais- et les sonorité drum’n’bass, rock et pop. L’album, d’une douceur inouïe, viendra atomiser la monotonie quotidienne comme un rai de lumière après l’été.

 

LSDXOXO – Dogma (13 septembre)

LSDXOXO, Raushaan Glasgow de son vrai nom (on avait eu la chance de le voir au Cabaret Vert) n’en finit pas de surprendre. En septembre dernier, on découvrait l’une des nombreuses facettes de l’Américain à travers l’EP Delisions of Grandeur (D.O.G). Sept titres où sonorités club, rap, ghetto house cohabitaient de manière décadente. Pour cette rentrée, LSDXOXO annonce la sortie de DOGMA et prend un virage qui penche vers le RnB (si si), sans pour autant négliger les boucles clubs années 2000 (très BRAT summer). Trois titres sont déjà sortis dont « GHOST » qui évoque sa vie sur les routes et « 4LUVN », morceau aux airs de ballades relatant les contradictions amoureuses.

 

 

Lana del Rey – Lasso (septembre 2024)

À Rock en Seine on chantait, larmiche à l’oeil, ‘Did you know hart there’s a tunnel under Ocean Blvd‘, titre éponyme de son dernier album en date sorti en 2023. Tout en maintenant un univers americana sombre, Lana Del Rey évoquait avec beaucoup d’introspection les thématiques liées au mariage ou encore la maternité. Un album très largement encensé par la critique.

Avec une productivité comparable à celle de Jul (autres univers, même rendement) elle annonçait en début d’année Lasso, album aux accents country, guère étonnant. Depuis, l’Américaine a dévoilé le single ‘Tough‘, en feat avec le rappeur Quavo. On avait d’ailleurs parlé de son clip qui rappelle davantage l’univers country que le titre en lui-même… On reste donc très curieux de découvrir Lasso.

Rentrée lana

 

 

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SOPHIE – SOPHIE (27 septembre)

Voilà trois ans que la productrice écossaise et icône queer (là, le terme est justifié) SOPHIE, nous a quitté, à la suite d’une chute accidentelle à Athènes. Elle fait partie de ces artistes ayant réussi à lier des genres musicaux opposés et qui a beaucoup participé à la diffusion de l’hyperpop. On ne peut que recommander d’écouter Oil of Every Pearl’s Un-Insides pour vous faire une idée de son travail dantesque.

En juin dernier, le label msmsmsm_forever annonçait la sortie d’un album posthume réalisé par le frère de l’artiste, Benny Long. Quatre tracks sont déjà sortis, ‘Reason Why’, ‘Berlin Nightmare‘, ‘One More Time‘ et depuis le 29 août, ‘Exhilarate‘ en collaboration avec Bibi Bourelly. Des morceaux aux sonorités multiples, trance, progressive, hyperpop qui laisse présager un album à l’image de la pluralité musicale de SOPHIE.

 

 

Bonus à ne pas oublier :  Ezra Collective – Dance, No One’s Watching (27 septembre)

On entre dans l’album d’Ezra Collective comme on entrerait dans une salle de café-concert bruyante et bondée. Au fil de l’album, les rythmiques nous entrainent dans une danse lumineuse et détonante. Les airs de saxophone ramènent au jazz de la première heure et donnent un irrésistible cachet à ce nouveau disque. C’est aussi mêlée de sonorité pop et RnB, dans une fusion enthousiaste qui, tout en rappelant le jazz dans son essence originelle, lui redonnent un vigoureux éclat.

Sur certains morceaux, des voix d’autres artistes se mêlent (Yazmin Lacey, Olivia Dean), toujours dans cette fibre créative. Le fil rouge du projet semble toujours être la fête, et les titres étant souvent de vigoureuses incitations à danser : « Shaking Body », « God Gave me Feet for dancing », « In the Danse ». Puis parfois -dans l’esprit gospel- (Have Patience), c’est une symphonie céleste où les notes se suffisent à elles-mêmes pour dispenser un petit principe de vie. Allez danse, et ne te regarde pas.

 

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