Au Centre Pompidou on peut voir des œuvres d’art, oui, mais aussi des performances historiques. Par exemple, Thomas Bangalter b2b Fred again.. b2b Busy P b2b Erol Alkan ! C’est exactement ce qu’il s’est passé lors de la seconde soirée clubbing de Because Beaubourg le samedi 25 octobre et personne — vraiment personne — ne s’y attendait. On vous raconte.
Because Beaubourg c’est une pierre, deux coups. Ce week-end, le centre culturel parisien et le label s’associaient pour célébrer deux événements capitaux. L’un, sa fermeture pour cinq ans de travaux, l’autre, ses vingt ans d’existence. Après deux journées de concerts mettant en lumière les artistes de Because Music — Maureen, Shygirl, spill tab, Sébastien Tellier ou encore Christine and the Queens —, le hall du musée d’art contemporain s’est mué en club le temps de deux nuits.
Si le public du vendredi a vu performer les artistes de DEEWEE, le label des frères Dewaele de Soulwax hébergé par Because, celui du samedi a pu profiter d’une soirée 100% Ed Banger… Avec une surprise historique à la clé. Tsugi était présent pour la seconde nuit.
Le rendez-vous des légendes
Évidemment qu’on allait en parler en premier, même si la nouvelle a déjà fait le tour du monde — et des médias — en quatre-vingt secondes. Cela faisait déjà 2h30 que la soirée battait son plein quand Busy P et Erol Alkan se sont installés derrière les platines. Le boss du label Ed Banger — hébergé par Because — et le DJ londonien démarrent fort en jouant « Neverender », hit issu du dernier album de Justice, Hyperdrama. La foule, qui s’étend dans l’entièreté du hall de Beaubourg, hurle. Pas de répit quand les deux comparses enchaînent avec « Momy » de SebastiAn, un moment intense, rendant hommage à tous les artistes du fameux label de French Touch.
Pas de répit non plus lorsque, surprise, le producteur britannique Fred again.. s’élance sur scène. La veille, il donnait un concert à la Halle Tony Garnier de Lyon dans le cadre de sa tournée-concept « 10 Weeks, 10 songs, 10 Cities ». Le lendemain, il se retrouve au Centre Pompidou, face à des centaines de personnes, à mixer French Touch et bass music.
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Trois heures du matin, passage à l’heure d’hiver, retour en arrière. Deux heures du matin, nous sommes remontés dans le temps ! Et pour cause, ce n’est autre que Thomas Bangalter, moitié du mythique duo Daft Punk — séparé en 2021 —, qui vient de monter dans le DJ-booth. Stupéfaction. Alors qu’il scratch à visage découvert, Pedro Winter s’écrit : « Eh Beaubourg ? Un maximum d’amour pour nos deux invités : Fred again.. et Thomas Bangalter ! » 16 ans que ce dernier n’avait pas mixé sans casque et c’est tout simplement historique. La dernière fois remonte à 2009, lors de l’anniversaire de Busy P à Los Angeles avec entre autres DJ Mehdi et Justice.
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De la musique et des émotions à travers un set à huit mains
Après une introduction mythique, lors de laquelle Thomas Bangalter a superposé les mots de Jacques Chirac à propos de la construction du Centre Pompidou sur les premières notes de « Contact » de Daft Punk, on a eu droit à une performance de deux heures mêlant classiques de la French Touch, disco, techno et bass music. L’ex-Daft Punk nous a régalés en jouant « Rollin’ & Scratchin’ », son edit de « Signatune » de DJ Mehdi — on avoue, nos yeux se sont peut-être humidifiés — ou encore « Galvanize » des Chemical Brothers, mais aussi le fameux « Digital Love » issu de l’album Discovery.
Fred again.., lui, s’est régalé. Le producteur britannique n’a cessé de ramener son identité musicale bass, 2-step et UK garage. On pense notamment au moment où il a mixé le morceau « Flat Beat » de Mr. Oizo avec son unreleased track « Icey » en feat avec BIA. Quel plaisir. À huit mains, Thomas Bangalter, Fred again.., Pedro Winter et Erol Alkan ont aussi rendu hommage à d’autres artistes iconiques comme Giorgio Moroder et son « The Chase », Plastikman, Kraftwerk ou encore Underworld avec le survitaminé « Two Months Off ». On n’a pas quitté le dancefloor une seule seconde.
« On a reçu des invités incroyables : Erol Alkan, Fred again.., qu’on appelle Frédéric Encore, Thomas Bangalter ! », s’écrit Busy P. Avant que Thomas Bangalter ne lui pique le micro et conclue : « Et Pedro Winter ». Dans le public, personne ne semble réaliser ce qu’il vient de se passer.
Ed Banger, un label en pleine expansion avec de nouvelles figures
Évidemment, cette deuxième soirée clubbing au Centre Pompidou ne se résume pas qu’à ce moment historique. Les nouveaux talents d’Ed Banger ont prouvé qu’ils pourraient devenir, eux aussi, des légendes. Dès minuit, c’est la DJ Mayou Picchu — également fondatrice du podcast Very Disco et des ateliers d’initiation aux DJing en non-mixité choisie, More Girls Behind Decks — qui a ouvert le bal. Une jolie découverte pour celles et ceux qui ne la connaissaient pas, la confirmation de son talent pour les autres.
Pour lui succéder ? Place à un b2b endiablé entre notre Myd national et Sofia Kourtesis, DJ et productrice péruvienne basée à Berlin. Au menu ? Un DJ set qui a remué les foules entre house, techno, et classiques des musiques électroniques comme le « Born Slippy (Nuxx) » de Underworld qui a engendré un lever de téléphones massif.
Enfin, c’est Tatyana Jane, nouvelle recrue du label, qui s’est chargée du closing, juste après le raz-de-marée Thomas Bangalter b2b Fred again.. b2b Pedro Winter b2b Erol Alkan. Un challenge qui peut faire peur, mais qui a été relevé haut la main. Même si le dancefloor s’est un peu vidé — on ne va pas se mentir – quelques « vrais » — dont nous faisions partie — sont restés jusqu’à la fin. On retient que Pedro Winter a proposé d’offrir des places pour la soirée de réouverture à celles et ceux qui sont resté(e)s jusqu’au bout. Serait-ce une annonce ? Il y aura-t-il de nouvelles surprises à couper le souffle ? Faites vos pronostics !

