Geneviève Ryan Martel, mieux connue sous les noms de RYAN Playground et désormais TDJ (Terrain de Jeux), artiste phare de la scène électronique montréalaise, sort aujourd’hui la version deluxe et remixé de son deuxième EP TDJ002. Mais c’est quoi ce nouvel alias au juste ?
Deux identités musicales pour le prix d’une seule et même artiste. C’est en 2019 que l’artiste a décidé de créer TDJ afin d’explorer un autre recoin de sa personnalité musicale. Elle a sortie deux albums et plusieurs EPs avec son premier nom de scène RYAN Playground. Aux sonorités plus organiques, instrumentales, emo et pop, le projet RYAN Playground est davantage pensé pour du live. Tandis que TDJ est parfait pour des DJ sets. Avec un mélange de techno, d’eurodance et de trance, on remonte le temps pour retourner dans les années 90-2000 ; c’est ça le son TDJ (pour le plus grand bonheur de cette génération). Après le TDJ002 fin mars, voilà aujourd’hui sa version deluxe avec un max de guest en remix comme Panteros666, Paul Seul ou encore Portara0000. L’occasion d’en savoir plus sur cet amusant nouveau projet.
« Le retour des sonorités 2000 à Montréal va être très bien accueilli. »

©Xavier Cyr
Qu’as-tu voulu faire avec ce deuxième EP ?
TDJ002 est la suite de TDJ001, que ce soit dans les symboles ou les sonorités. Je voulais vraiment créer un tout, que ce soit narratif et que l’on puisse se perdre dans la longueur. On peut retrouver des longueurs dans les montées, l’objectif était d’atteindre un apex. C’est pour ça que lorsque ça éclate, ça éclate vraiment de manière démesurée ! Dans ce projet, je recherche vraiment cette idée de démesure, de ne pas me restreindre et de rêver. J’ai pris la décision d’ajouter plus de paroles dans ce deuxième maxi pour concrétiser davantage ce que je voulais présenter au public avec TDJ.
Ce projet a des vraies influences datées… Ça s’entend !
Oui, j’ai de vieilles influences comme Tiësto – d’ailleurs mon chien s’appelle comme ça. Au début, c’était un peu une blague ce nom, mais quand j’y pense, finalement, ça dit quelque chose de moi. Il y aussi DJ Chicane et tous ces emblèmes de la trance de la fin des 90s, début 2000. Il y a aussi évidemment des influences pop et emo que j’avais avec RYAN Playground. Elles ressortent aussi dans la lyrique de TDJ. Il y a toujours de la mélancolie dans ce que je crée.
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Qu’est-ce qui différencie TDJ de RYAN Playground ? Et à l’inverse, qu’est-ce qui les rapproche ?
Évidemment, il y a des points qui s’opposent, au niveau des sonorités plus électroniques dans TDJ que dans RYAN Playground qui va devenir un projet live acoustique. TDJ sera vraiment synonyme de DJ set progressif. Néanmoins, les deux projets se rejoignent. Il y a une colle entre les deux au niveau de l’aspect émotionnel et mélancolique. Je veux garder cette forme d’intimité que l’on peut retrouver dans les deux projets pour que mes auditeurs puissent passer de l’un à l’autre selon leurs envies, tout en y trouvant un sens et un lien logique. Ce serait comme permettre de vivre une bipolarité avec des goûts semblables.
« J’ai de vieilles influences comme Tiësto – d’ailleurs mon chien s’appelle comme ça. Au début, c’était un peu une blague ce nom, mais quand j’y pense, finalement, ça dit quelque chose de moi. »
Donc ce n’est pas la fin de RYAN Playground ?
Non ! En ce moment même, je suis en train de bosser sur le prochain album qui sortira – je l’espère – début 2022. En fait j’alterne les projets, je tourne avec TDJ et je compose avec RYAN Playground, et vice et versa. L’un ne va pas sans l’autre.
La scène québécoise est-elle gourmande de techno, d’eurodance et de trance ?
Plutôt, ouais ! Avant la pandémie, j’avais commencé à jouer ce qui me plaisait, donc plus de techno, plus de trance, etc. Le public était vraiment réceptif et surtout agréablement surpris. C’était différent pour eux d’entendre des sonorités eurodance. Ce n’était pas forcément fréquent dans les clubs à Montréal. Je pense que lorsque ça rouvrira, la réception sera encore plus folle. À Montréal, on est très chaleureux, ouverts à beaucoup de choses et très « easy going », donc le public sera forcément content, surtout après cette année sans soirée. Je pense que le retour des sonorités 2000 va être très bien accueilli !
Et toi justement, comment as-tu vécu cette dernière année ?
Et bien… je me sens un peu coupable parce que j’ai vraiment apprécié de pouvoir rester chez moi avec mon chien, mes affaires et mon studio. J’ai fait tellement de musique, c’est fou ! J’ai pu me replonger dans RYAN Playground et concrétiser le projet TDJ. J’ai eu beaucoup de chance.
Comment vois-tu l’avenir ?
Grande question ! Après toute une année sans sortir, les concerts vont enfin reprendre : il va falloir que je me prépare parce que ça va être un voyage infini !

©Xavier Cyr