Chronique : Au Revoir Simone — Move In Spectrums

Après trois albums et tou­jours la même for­mule — claviers, boîte à rythmes et voix féminines entrelacées -, Move In Spec­trums, le qua­trième essai d’Au Revoir Simone, n’était pas for­cé­ment atten­du au tour­nant. Il est vrai que les trois Améri­caines ne se sont pas énor­mé­ment renou­velées depuis Vers­es of Con­fort, Assur­ance & Sal­va­tion en 2005. Et pour­tant ! Moins enfan­tines dans la voix, plus som­bres dans les com­po­si­tions, elles lais­sent désor­mais leurs titres exis­ter, quitte à laiss­er de (longs) pas­sages instrumentaux.

Si des morceaux comme “Sad Song” (sur The Bird Of Music, 2007) s’escrimaient à rester guillerets dans la ryth­mique, Au Revoir Simone sert main­tenant du mélan­col­ique assumé… Et arrête de nous infliger de la mélodie d’outre-tombe rescapée d’une vieille con­sole Sega au prof­it de nappes plus deep. “More Than”, qui ouvre l’album, a beau faire dode­lin­er de la tête, impos­si­ble d’ignorer cette belle intro aux légers relents 80’s, qui finit sur une dream pop farouche­ment élec­tron­ique. Une grosse par­tie de Move In Spec­trums est faite du même bois (noble). Après avoir usé jusqu’à la corde leur con­cept de jolies filles chan­tant d’une voix douce, Eri­ka Forster, Annie Hart et Heather D’Angelo ont enfin com­pris qu’il fal­lait arrêter de tou­jours servir la même soupe. Il était temps ! (Clé­mence Meunier)

Move In Spec­trums (Moshi Moshi Records/Pias)