
Le festival Radiance revient à la Boule Noire pour sa deuxième édition, du 9 au 11 septembre. La programmation regroupe le meilleur des artistes émergents, entre chanson française, rock et musiques électroniques. On vous a fait une petite sélection, en guise de présentations.
Lorsque l’on veut entendre ce qu’il se fait de plus frais dans la capitale (et au-delà), difficile de passer à côté de la Boule Noire. La salle de concert située à Montmartre, antichambre de la Cigale, est la tête chercheuse de la nouvelle génération d’artistes. Et le festival Radiance, c’est un condensé de cette mission. Alors du 9 au 11 septembre, le meilleur de la nouvelle génération va se succéder pour le plus grand plaisir de nos oreilles — on vous présente la prog’. Parmi les 14 artistes de a programmation, on a repéré quelques noms. Mais puisqu’on sera sur place, on se laissera aussi surprendre par la découverte.
Geagea
En écoutant Geagea, on pourrait croire à un disque perdu du rock alternatif des années 1990 — si ce n’est pour la production moderne. Celle qui est montée sur scène avec Jeanne Added ou a produit certains titres de Yoa développe un univers entre shoegaze et chanson sensible, aux allures adolescentes. Pour autant, une maturité s’entend derrière ses phrases à la poésie efficace, dont Emotional Overload, son dernier EP sorti le 13 juin, regorge. On pense par exemple à ces lignes sur « The Glass Between Us » : « I don’t know/If I can follow/Some rhythm that I don’t/Play solo » — on vous la recommande.
Olga Kiav
Ce qui saute aux oreilles à l’écoute de Olga Kiav, c’est d’abord sa voix. Douce caresse aux allures jazz, parfois autotunée façon trap, d’autres fois simplement accompagnée par une guitare flamenco. Plusieurs genres sur lesquels la chanteuse flotte parfaitement. Formée au classique, au jazz et à l’improvisation, Olga Kiav ose parler sans détours de santé mentale, d’internement, de renaissance. Et elle le fait avec brio.
Yasmin Pigeon
Son dernier EP est composé de deux titres, et cela suffit à montrer toute l’étendue de son univers. »Good Enough » est une ballade aux accents baroques, sur le sentiment de ne jamais être assez face aux attentes des autres. « Delirious » vire quant à lui à l’électrique : une claque à la figure, qui se permet même des détours vers l’opéra, pour aborder la dure question du gaslighting.
Et ce ne sont que deux titres, annonçant une nouvelle ère dans laquelle l’artiste franco-brésilienne entend bien démontrer l’étendu de ses capacités. Vous en aurez un avant-goût à la Boule Noire, c’est promis.
0nlyfun
0nlyfun, c’est de l’électroclash aux accents punk qui aborde les sujets sensibles de façon crue et politique — des mots qui tapent fort sur une musique qui tape dur. Quelque chose d’un Sexy Sushi 2.0, aux thématiques plus qu’actuelles. Leur titre « Jeunesse » en est l’exemple parlant ; « 30 ans, j’ai la flemme d’bosser toute la night/ J’préférerais faire un max de maille à Dubaï » — bam. Mais comme les deux larons de 0nlyfun le disent eux-mêmes, « le tout c’est d’vivre, allez ».
Tout le monde s’appelle clara
Elles n’ont pas encore sorti de morceaux, et pourtant, elles sont sur l’affiche de Radiance — c’est dire si leur performance doit être bonne. Leur projet s’incarne en effet pleinement sur scène. Celles et ceux qui ont pu les voir sur scène s’accordent là-dessus : il y a un avant, et un après Tout le monde s’appelle clara.
Chacune de ses cinq membres réagit aux autres, et apporte sa pierre à l’édifice dans une approche jam improvisée ; on se perd dans une soul hypnotique aux accents rock alternatif. Au-delà de la musique, leur projet présente une vision inclusive : celle d’une scène féminine libre et affirmée où les récits queer et l’expression des émotions trouvent un espace. À vivre !
Gaouta
Du post-punk chanté en darija — le dialecte arabe marocain. Gaouta, c’est une figure montante de la scène underground nord-africaine : multi-instrumentiste, sur scène, elle est à la batterie, en solo. Ses sonorités 80’s lui servent à explorer ses récits personnels, entre romances toxiques et crises existentielles. Et si son nom vous dit quelque chose, c’est normal — elle était sur la compilation Place : Morocco du label Air Texture.
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Et ce n’est pas tout. Dans le reste de la programmation de Radiance, on retrouvera aussi : le rap nonchalant et incisif de Liouba, le jazz contemporain de Magi Merlin, le post-punk habité de Lézard, le crossover afrobeat et bouyon de Natya, l’électronique expérimental de No Plexus, la dark wave de Tratenwald ou encore le post-rock organique de Jeune Oji.
Vous l’aurez compris, il ne faut surtout pas le rater cet évènement ! Pour prendre vos billets, c’est en suivant ce lien ici