Iglooghost, Weval, SG Lewis… Les sorties de la semaine

par | 5 09 2025 | news

C’est vendredi et on sait ce que vous attendez : le weekend les sorties de la semaine ! On vous propose : le punk coup de poing de shame, l’ambient vaporeux de James K, l’électronique bruitiste de Iglooghost, le rap néo-soul de Jaywood, la pop électronique de Nicky Doll et de Saint-Etienne, la trance et la house de SG Lewis et la dance de Weval.

shame – Cutthroat

Les voyous de shame ont laissé tomber les soliloques sur l’anxiété en faveur d’un poing dans la gueule. Le groupe, un temps rangé dans la même catégorie que Fontaines D.C. et Idles, trace désormais sa propre route. Auparavant post-punk, leur son est devenu un mélange entre punk frontal et productions électroniques ; avec des kicks qui tapent dur.

Le titre d’ouverture — qui donne son nom à l’album — ne prend même pas le temps d’établir une ambiance. Ses guitares explosives nous attrapent par le col, tandis que la batterie se fait tabasser comme si elle devait de l’argent au groupe. Et tout le reste de l’album est dans ce style. Cutthroat porte bien son nom : c’est un coupe-gorge.

Par Bastien Laurent

SG Lewis – Anemoia

Après Times, premier album résolument disco et AudioLust & Higher Love, plus calibré pour la pop grand public, SG Lewis revient avec Anemoia. C’est son troisième projet solo, sorti sur le label Technicolour de Ninja Tune. Ici, le producteur britannique s’aventure entre trance des années 1990 et progressive house. 

L’album s’ouvre sur « Memory », titre funky au groove ralenti, qui donne immédiatement le ton de l’album : nostalgique. L’enchainement avec « Feelings Gone » porté par la voix d’Hannah Reid, chanteuse de London Grammar, paraît assez évident. C’est, selon les mots du musicien lui-même, « un morceau mélancolique dans l’âme, mais dont le son dégage chaleur et espoir ».

L’album ne manque pas pour autant de morceaux euphoriques, conçus pour les dancefloors. À commencer par les titres dance « Sugar », en duo avec Shygirl et le premier single dévoilé de ce nouveau projet, « Back of my mind ». Hâte de pouvoir danser dessus. 

Par Gil Martel

james K – Friend

Le frutiger aero, vous connaissez ? C’est cette esthétique web du début des années 2000, toute en verre transparent et couleurs glossy. Si cette imagerie était un album, ce serait Friend de james K.

Des sonorités aériennes, texturées et douces, sur lesquelles flotte la voix angélique de la compositrice. Sur ce socle trip-hop et ambient, la new-yorkaise se permet quelques détours par le shoegaze mélancolique, ajoutant un côté rauque à un ensemble sinon sans aspérités. On se sent élevés vers un monde serein et onirique — une bulle de tranquillité qui fait du bien.

Par Bastien Laurent

Nicky Doll – Apollo Artemis

Pour son premier album, Nicky Doll — drag queen iconique et présentatrice de Drag Race France — convoque une mythologie qui lui ressemble : celle des jumeaux Apollo et Artemis, symboles de la dualité qui traverse à la fois son personnage et sa musique. D’un côté, Apollo, dieu de la beauté et de la musique, incarne la dimension la plus pop et club de son album — incarnée par des titres comme « I Feel the Love », aux mélodies dansantes et aux bms rapides — dans la droite lignée de sa plus grande influence, Lady Gaga. De l’autre, Artemis, déesse de la guerre, fait référence à ses productions plus sombres et introspectives, dont « Come with me », morceau mélancolique aux synthés aériens.

Si on aimait déjà « How Do I Look », tube pop qui revisite « Flawless » de The Ones, c’est la collaboration de Nicky Doll avec TheNinety2 et Kalika qui nous a le plus séduits. Intitulé « Seine City » — en référence au film de Franck Miller et Robert Rodriguez, le titre est un hommage ironique à Paname. On y sent la patte de Kalika, chanteuse proche de l’univers des drag queen, tant dans les paroles insolentes que dans les sonorités hyperpop du morceau. On vous laisse découvrir.

Par Gil Martel

Iglooghost – Bronze Claw Iso

Sur la pochette, une pelleteuse. Niveau sonore, c’est exactement ce que vous imaginez — du gros son industriel. Ou de l’hyperpop sans le côté pop. Comme l’explique le producteur Iglooghost, l’inspiration lui est venue lors de petits boulots en tant que conducteur de grue. De son propre aveu, cet album est nourri par l’angoisse et la colère, née de son sentiment de solitude dans une nouvelle ville.

Derrière les grésillements et les cassures, Bronze Claw Iso est étonnement mélodieux. Des nappes de synthétiseurs accentuées d’échantillons vocaux nous rassurent dans ce chaos électronique, et laissent à entendre l’espoir et la quiétude derrière l’anxiété. Le boucan n’a jamais été aussi musical.

Par Bastien Laurent

JayWood – LEO NEGRO

Si vous aimez Frank Ocean, Tyler, The Creator ou encore Toro Y Moi, JayWood devrait vous plaire. Le rappeur se balade à travers de délicieux samples soulful, infusés d’un groove tranquille. L’artiste basée à Montréal s’inscrit dans cette veine du hip-hop aux couleurs psychédéliques, à l’atmosphère rétro et au flow nonchalant, et la fait sienne.

Comme il l’explique sur sa page Bandcamp, le titre de l’album pourrait se traduire par « confiance noire ». Le « Leo » est une référence au signe astrologique : les Lions étant réputés comme sûrs d’eux. JayWood l’affirme ainsi : LEO NEGRO est un album fier. Et débordant de bonnes idées (ça c’est nous qui le disons)

Par Bastien Laurent

Weval – Chorophobia

Chorophobia — c’est le nom scientifique pour la « peur de danser ». Drôle de titre pour le quatrième album de Weval, duo électronique néerlandais qui puise souvent son inspiration dans la dance music. Plutôt que de fuir cette phobie, Harm Coolen et Merijn Scholte Albers la prennent à bras-le-corps en livrant leur disque le plus extraverti, pensé pour les clubs. Acid, funk, UK bass : tout y passe et tout nous plait. 

Dévoilé en mai dernier, le single « Just Friends », qui flirte avec la pop psychédélique — (avec une influence Tame Impala) annonçait déjà ce virage libérateur. Il est certain qu’avec Chorophobia, le duo néerlandais assume enfin de faire danser les gens. Et nous avec.

Par Gil Martel

Saint Etienne – International

À peine un an après la sortie de son dernier disque, Saint Etienne présente International, son cinquième et dernier disque studio. Le trio tire sa révérence avec un album pop électronique — effet retour aux sources — dans lequel chaque morceau s’ouvre sur un message introductif en anglais, français, allemand ou japonais. Histoire de raconter quelques dernières anecdotes. 

Parmi les titres qui nous ont le plus marqués, on retient « Take me to the pilot » porté par la voix hypnotisante de Sarah Cracknell et les nappes de synthés entrainantes, et dont la sortie s’est accompagnée d’un clip à la hauteur du morceau. Saint Etienne tente aussi une incursion -appréciée- vers des sonorités dance avec « Brand new me », fruit d’une collaboration avec le groupe australien Confidence man, dont la chanteuse revendique depuis toujours son admiration pour le groupe. On vous laisse découvrir le reste de l’album, pour fêter en beauté leurs 35 ans de carrière pop. 

Par Gil Martel