Les jeunes et le live : ce qu’on retient de l’étude de Shotgun
La plateforme spécialisée en billetterie d’événements musicaux, Shotgun, a mené une enquête intitulée « La Génération Z et l’industrie du Live : Tendances et Préférences ». 850 jeunes âgés de 20 à 25 ans ont été interrogés sur leurs pratiques et leur consommation de la musique live. Découvrons les attentes du public issu de la ‘Gen Z’.
Lors de notre dernier -très long- épluchage du rapport du CNM, on voyait que les moins de 35 ans (et surtout ceux de moins de 25) fréquentaient bien davantage les événements musicaux live que leurs ainés. Cela nous interroge alors sur les pratiques de cette génération. Quelques éléments de réponse dans le rapport publié par Shotgun, après avoir réalisé leur étude auprès de 850 répondant-es.
Genres musicaux
La première catégorie concerne les genres musicaux préférés des jeunes en live. Que ce soit au niveau des streams ou des concerts live, la techno est la grande gagnante (75% en live et 70% de streams). En étant le troisième genre le plus streamé selon Shotgun (36%), le rap n’arrive pourtant que quatrième du classement des lives avec 22%. Il est précédé par la house (46%) puis l’électronique live (22%). Shotgun justifie cette donnée par le fait que les soirées de rap n’atteignent souvent pas la qualité attendue par le public.
On l’oublie souvent mais le rap et l’univers techno ne sont pas si éloignés. De par leurs origines communes proche des platines, et l’arrivée du trip-hop en France, les deux genres ont plus en commun qu’on ne le pense. Parfois le croisement est même assumé, comme le montrent les productions de Urumi ou Kaba & Hyas. Mais d’une façon plus logique, remplacer les instruments par des boites à rythmes et synthétiseurs, c’est déjà emprunter à la techno…
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Meilleurs artistes
L’artiste le plus écouté en live est I Hate Models. Le producteur et DJ semble très populaire au près des jeunes. Dans notre article Comment se portent les clubs en France, Thomas Mahé, le programmateur du 1988 Live Club (Rennes), affirme qu’en 2018 le cachet d’I Hate Models était à 800€, désormais il est à 8000€. Ce dernier représente la techno du moment, soit une techno qui s’est endurcie, touchant presque l’hardcore mais dans une certaine idée du mainstream. Toutefois, la house ne baisse pas en popularité : des artistes comme Fred again.. arrivent en deuxième position. Les grandes têtes du rap Jul, PNL, Ninho et Damso, sont troisièmes de ce classement.
Expérience négative
Si vous pensiez que la sécurité serait le gros problème des évènements musicaux d’après les jeunes, détrompez vous ! C’est l’attente aux toilettes qui l’emporte avec 58% de personnes le votant comme ‘expérience la plus désagréable rencontrée en soirée’. L’insécurité est donc -seulement?- deuxième avec 50%, suivie par le prix des consommations à 45%.
Prix des billets
En parlant prix, le budget est la première raison (61%) qui freine les jeunes à se rendre à des évènements musicaux. L’étude de Shotgun révèle que toutefois, la majorité est prête à dépenser 50€ en moyenne pour aller voir leur artiste préféré en concert. Certains clubs français ont compris cet aspect négatif, et essaient de faire des billets d’entrée ne dépassant pas les 15€.
Points à améliorer
L’enquête de Shotgun finit sur les points à améliorer lors des lives. Près de deux jeunes sur trois (61%) demandent plus d’interactivité avec les artistes. Cette particularité-là semble primordiale dans l’expérience live, autant pour les artistes que les pour spectateurs. François Bidou, directeur associé de l’I-Boat (Bordeaux), déclare que certains DJ acceptent de plus faibles cachets pour des scènes plus petite, leur permettant une meilleure proximité avec leur public.
La dernière innovation demandée par les 20-25 ans est on ne peut plus étonnante ; elle concerne une augmentation des lives en réalité augmentée et hologramme d’artistes. Cette technique avait déjà été utilisé pour ‘ressusciter’ des artistes comme 2-Pac et Whitney Houston, ou plus récemment ABBA, Claude François, Dalida… Et cette idée qui semble sortir tout droit d’une mauvaise dystopie, n’est peut être pas si inenvisageable. Dans un futur proche où le réchauffement climatique empêchera les artistes de se déplacer internationalement, l’hologramme deviendrait-il une solution ?