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20 septembre 2019

Overdoses en club : des acteurs de la nuit publient dans Libération une lettre ouverte à Emmanuel Macron

par Juliette Chevet

Eric Labbé, DJ et activiste de la nuit adresse aujourd’hui une lettre ouverte à Emmanuel Macron et son gouvernement. Publiée ce matin par Libération, la tribune et la pétition dénoncent les politiques du gouvernement quant à la sécurité et la réduction des risques liés à la drogue dans les lieux de nuit. Celles-ci sont d’autant plus remises en cause par la fermeture administrative (et injuste) de Dehors Brut suite au décès d’un jeune homme causé par une overdose d’ecstasy, le lendemain d’une soirée au nouveau lieu de Concrete.

Ce n’est pas en optant pour la répression que les problèmes liés aux drogues dans les lieux de nuit s’atténueront. Politiques et acteurs du monde de la nuit appellent à changer ces mesures de répression en mesures de prévention. Ils pointent du doigt trois conséquences principales de la fermeture administrative d’un club : celà contribue à « aggraver le problème – la consommation de stupéfiants n’est jamais si dangereuse que lorsqu’elle se produit en dehors de tout encadrement -, mettre en danger une entreprise et ses salariés (50 dans le cas de cet établissement), renforcer la fragilité de l’ensemble du secteur ».

Effectivement, fermer les clubs n’empêchera pas les overdoses ni la consommation de drogue. C’est simplement fermer les yeux sur le problème et rejeter la responsabilité sur le lieu (en l’occurrence Dehors Brut), qu’on sanctionne alors que l’overdose aurait pu se produire n’importe où. « C’est totalement hypocrite : aucune palpation n’empêchera quelqu’un de cacher cinq cachets au fond d’une chaussette » explique la tribune. La fermeture d’un club n’entraînera en aucun cas une réduction de consommation de stupéfiants de leurs publics. Comme le rappelle Dehors Brut dans le communiqué de presse publié suite à l’overdose : « malgré nos efforts (…) nous avons également besoin de vous pour ne pas vous mettre en danger comme pour prendre soin de celles et ceux qui vous entourent pour que jamais ne se reproduise un tel drame ».

« Il en va de la santé du public, de l’épanouissement artistique et de la diversité culturelle de nos villes ». Comme la lettre ouverte le laisse bien entendre, il n’est pas seulement question de liberté artistique : il s’agit de sauver des vies, et c’est bien pour repenser ces cadres législatifs que la pétition a été lancée.

On retrouve parmi les premiers signataires de la pétition des personnalités telles que l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, Frédéric Hocquard (adjoint au maire de Paris en charge de la vie nocturne et de la diversité de l’économie culturelle), l’artiste Chloé, la DJ AZF. Les responsables d’établissements signent également (Arnaud le Vot et Alexis Bernier pour le Trabendo, Bruno Blanckaert et Fabrice Gadeau pour le Rex Club, Arnaud Perrine pour le Glazart), ainsi que les médias (Jean-Paul Deniaud et Lucien Rieul pour Trax, Benjamin Charvet et Mazen Nasri pour Dure Vie et Patrice Bardot pour Tsugi) et les organisations (Collectif Action Nuit, Technopol, Freeform, l’Association Française des Exploitants de Discothèques et Dancings, Techno +).

Retrouvez la pétition ici.

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