Les fondateurs du label Burger Records, Sean Bohrman et Lee Rickard / ©Federico Medina

Accusé d’agressions sexuelles, le label de rock garage Burger Records ferme

Mal­gré l’an­nonce hier de la démis­sion de son prési­dent Lee Rickard ain­si que d’un pro­jet de restruc­tura­tion totale de l’en­tre­prise pour met­tre fin à la « mas­culin­ité tox­ique » qui y rég­nait, le célèbre label rock garage et dis­quaire basé à Fuller­ton en Cal­i­fornie a finale­ment fer­mé ses portes, suite à plusieurs plaintes pour vio­lences sex­uelles et d’at­teinte sex­uelle sur mineures.

Suite à plusieurs accu­sa­tions d’a­gres­sions et d’har­cèle­ments sex­uels visant à la fois des artistes du label et des mem­bres de l’en­tre­prise, Burg­er Records déclarait hier revoir sa hiérar­chie et pous­sait son prési­dent et co-fondateur Lee Rickard à la sor­tie. Pour com­mencer cette nou­velle ère, le label comp­tait se renom­mer BRGR RECS et même ouvrir un sous-label BRGRRRL dédié aux artistes féminines. L’in­térim devait être con­fié à Jes­sa Zapor-Gray qui, après éval­u­a­tion de la sit­u­a­tion, préféra y renon­cer : “La recon­struc­tion n’é­tait pas pos­si­ble, con­traire­ment à organ­is­er et pré­par­er le label à sa fer­me­ture.” En fin de compte, le co-fondateur du label cal­i­fornien Sean Bohrman a annon­cé cette nuit sa fer­me­ture défini­tive, pouvons-nous appren­dre dans Pitch­fork aujourd’hui.

Créé en 2007, Burg­er Records a notam­ment con­stru­it sa notoriété sur la cas­sette audio, le for­mat qu’il priv­ilé­giait pour dif­fuser ses sor­ties. Label de référence pour la scène rock indépen­dante, il a vu pass­er cer­tains des meilleurs groupes comme The Bri­an Jon­estown Mas­sacre, Bell Gar­dens, ou encore The Go. Par­mi la scène plus actuelle, il enreg­is­trait SWMRS, Gap Dream, King Tuff ou Peach Kel­li Pop. Burg­er Records était aus­si un fes­ti­val, le Burg­er Booga­loo, organ­isé chaque année à Oak­land en Cal­i­fornie, par Total Trash Pro­duc­tions, qui a rompu ses liens avec le label hier.

Un compte Insta­gram anonyme, @lured_by_burger_recordsTrahi par Burg­er Records »), a été créé ce dimanche 19 juil­let, afin de met­tre en lumière les témoignages des vic­times et procéder au call out du label et de ses artistes accusés. Par­mi eux, on retrou­ve des mem­bres des groupes The Fright, The Growlers, The But­ter­tones, SWMRS, Cos­mo­nauts ou Audac­i­ty. Les témoignages rap­por­tent des vio­lences sex­uelles, mais aus­si des abus sex­uels sur mineurs.

 

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Le co-fondateur Sean Bohrman a con­fir­mé cette nou­velle sans don­ner plus de détails pour le moment, pré­cisant néan­moins que toutes les sor­ties du label seraient sup­primées des plate­formes de stream­ing mais que les artistes auront la pos­si­bil­ité de re-uploader leurs musiques sur ces plate­formes par leurs pro­pres moyens ou via d’autres labels. Les comptes Face­book, Insta­gram et Twit­ter du label ont dès à présent été dés­ac­tivés, et le con­tenu de leur site Inter­net supprimé.

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