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11 octobre 2013

Golden Bug : « Ça nous tenait à cœur de faire une première sortie physique »

par rédaction Tsugi

Parisien émigré à Barcelone, producteur sous le nom de Golden Bug et co-manager de La Belle Records, Antoine Harispuru a pris un peu de son temps pour nous faire part des envies qui ont motivé la mise en bacs d’une excellente première compilation, qui lance La Belle sur le terrain des bacs « physiques ». Sans oublier de parler de sa musique, bien entendu.

Tsugi : Comment s’est passé l’été pour toi ? Tu as défendu ton EP Room 666 sur scène, tu as composé ?

Golden Bug : La plage, des amis et quelques mixes dans des endroits improbables pour la promo de Room 666 en effet. Très cool.

Qu’est-ce qui distingue cette sortie de ton précédent catalogue, selon toi ?

Depuis quelques temps je suis dans une phase plus hypnotique et moins funk que dans le passé. C’est mon remix de « The Face Of Another » pour Bot’Ox qui m’a donné envie de partir dans cette direction : faire des choses très simples, un peu dark, hypnotiques, mélangeant techno, funk et disco.

Revenons un peu en arrière pour ceux qui ne te connaissent pas encore : comment est né Golden Bug, musicalement ?

Avant de me lancer dans le projet Golden Bug j’avais un groupe nommé Silicon Boogie avec mon meilleur ami Aurélien (maintenant membre de Get A Room! avec Jeff Lasson). En déménageant à Barcelone c’était difficile de continuer notre duo, j’ai donc décidé de monter un projet solo et Golden Bug est né.

On imagine que tu as écouté beaucoup de sorties Gomma avant même d’entrer dans le label ?

Je suis un grand fan de Gomma depuis leurs débuts. A l’époque ou j’ai commencé à sortir des disques chez eux c’était l’âge d’or du label avec Manhead, Who Made Who, Inflagranti, Munk, …C’était le son que j’aimais, un mix entre plein de styles.

D’où te vient cet amour immodéré pour le computer funk ?

Dans ma jeunesse j’écoutais surtout Beastie Boys, Dinosaur Jr, Metallica, Guns’n’Roses, Faith No More car j’étais à fond dans l’époque skate. Ensuite j’ai découvert la musique électronique grâce à mes deux frères ainés qui allaient en rave (au Mozinor, au Bourget, à la Champignonnière, etc…).

Je les accompagnais souvent chercher des disques chez BPM et Rough Trade à l’époque ou Ivan Smagghe et Arnaud Rebotini travaillaient là bas. Plus tard, vers 17 ans, on a rencontré Jeff avec Aurélien. C’est lui qui nous a ouvert les oreilles en nous faisant écouter plein de disques de Wah Wah Watson en passant par toutes les productions de Norman Whitfield, ZAP, Funkadelic et tout le délire P-Funk.

C’est vrai que tu as possédé une TR-808 dès l’adolescence ?

C’était le cadeau de mes frères pour mes 18 ans. Une perle que je n’ai malheureusement pas gardé car nous l’avions revendu avec Aurélien pour s’acheter un Sequential Circuits Six Trak.

 

Qu’est ce qui t’a décidé à bouger à Barcelone ? Qu’est ce qu’on y trouve et qu’il n’y a pas à Paris ?

J’ai décidé de bouger à Barcelone par amour mais aussi parce que j’avais besoin de connaître autre chose que Paris. Au début je devais y rester 1 an et ça fait plus de 13 ans que j’y suis maintenant

Pour moi l’équilibre parfait se trouve entre Paris et Barcelone. Barcelone est une ville beaucoup plus détendue que Paris, il y a la plage à 30 minutes à pied, la montagne à 1h30 de voiture, il y a des marchés de folie, de très bons clubs et surtout… il fait beau! Après j’adore venir à Paris pour voir mes potes, bosser, voir ma famille,etc… J’ai besoin d’un petit coup de fouet parisien bimensuel pour me motiver car à Barcelone on peut vite se retrouver à glander en terrasse.

Quels sont les liens musicaux que tu peux tisser entre Gomma et La Belle selon toi ? Gomma a-t-il, de près ou de loin, infusé un peu de son groove à La Belle ?

Lors de mon passage chez Gomma pour mon premier album, j’ai rencontré plein d’artistes en tournée ou pour des remixes qui ont ensuite fait des choses sur La Belle. Ces artistes que j’ai très vite croisé pendant mes différentes tournées avaient souvent un type de son qu’on retrouvait chez Gomma. Ça a donc été assez naturel ensuite d’avoir envie de collaborer ensemble quand La Belle Records s’est créé.

Telonius a fait un remix pour notre troisième sortie (Ilya Santana), Rodion a sorti le maxi « Discoteca Romana » et fait des remixes via son projet Alien Alien et dernièrement pour Panama Disco Lights, Kasper Bjork est devenu un bon ami grâce aux Who Made Who. Tous ces artistes, je les ai rencontrés pendant ma période Gomma et c’est ce qui nous a permis quand nous avons lancé La Belle d’avoir le support de plein d’artistes.

Que fais-tu concrètement au sein de La Belle, par rapport à tes acolytes?

La Belle est partie d’une amitié entre Romain et Stan du label La Tebwa et Gennaro (Herr Styler) avec qui je travaille depuis très longtemps. Les rôles se partagent de façon très naturelle et chacun fait de son mieux pour faire grandir le label.

Comme je voyage régulièrement, je rencontre des gens talentueux un peu partout qui me donnent des CDs démo et c’est souvent moi qui fait écouter des morceaux et ensuite on décide ensemble de ce qui sort sur La Belle. Gennaro est l’écrivain du label, c’est lui qui imagine toutes les histoires que vous pouvez lire sur chaque nouvelle sortie, c’est un peu la voix du label en plus de rechercher des nouvelles signatures au gré de ses rencontres sous son pseudo Herr Styler.

Ensuite le travail promo se met en place et c’est plutôt à partir des bureaux parisiens que ça se développe. C’est la même chose pour les pochettes. On connaît maintenant tout le travail d’Eugène Soloviev, notre graphiste que j’ai rencontré à Moscou, je suis son interlocuteur mais on discute tous ensemble de ce que l’on souhaite pour chaque maxi. On est dispatché entre Barcelone, Paris et Moscou et ça fonctionne comme ça donc c’est parfait.

Ce projet de compilation, c’était pour marquer une étape, pour dresser un panorama musical du label à un instant T ?

La Belle existe depuis mai 2011, c’est un label digital sur lequel on donne une importance toute particulière à la qualité des artworks, l’écriture décalée des press realeases, aux vidéos et aux teasers de chaque maxi… Parfois c’est frustrant de ne pas avoir l’objet dans les mains pour cristalliser ce travail. Nous voulions célébrer les deux ans du label. Quoi de mieux que de sortir ce manifeste sonore? Ça nous tenait à cœur de faire une première sortie physique avec un joli packaging, un livret avec tous les artworks, etc.

Question difficile et inévitable : financièrement, vous vous y retrouvez ?

Pour le moment, on arrive à investir et réinvestir, nous ne gagnons pas d’argent mais nous n’en perdons pas non plus. C’est déjà pas mal. En plus de ça nous avons eu la chance d’avoir plusieurs morceaux de La Belle synchronisés dans des long-métrages, des pubs ou dans des jeux vidéos comme sur GTA V avec le titre de FKCLUB (« The Strange Art » (Inflagranti remix), ndlr). Ca aide à avancer et ça nous permet d’investir sur des clips, de la promo…

Quel sont les prochains projets du label une fois que le cycle sortie-promo-soutien live de cette compilation sera terminé ?

Nous sommes très motivés par les prochaines sorties La Belle car elles représentent bien notre ouverture d’esprit. Nous venons de sortir un disque du mystérieux groupe Caraibéen Panama Disco Lights, qui porte la sortie de la compilation, et en novembre arrive le nouvel EP du groupe anglais In Fields avec un remix de FKCLUB et de l’italien Brioski. C’est son 2ème EP sur La Belle, après  « Beginnings ». Ensuite vient mon ami catalan Marc Piñol avec un titre techno digne de l’Hacienda, avec des remixes de Alejandro Paz (Comeme) et Hugo Capablanca. On prépare aussi pour la rentrée 2014 les sorties du EP de Broke One et les espagnols Jupiter Lion.

À terme, Golden Bug va-t-il sortir un album sur La Belle ?

L’idée est de sortir mon deuxième album sur La Belle au premier trimestre 2014. La seule chose qu’on sait c’est qu’il s’appellera V.I.C.T.O.R..

La Belle Season One (La Belle Records) – iTunes

soundcloud.com/golden-bug

soundcloud.com/labellerecords

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