Cela fait quarante-sept ans que les Rencontres Trans Musicales prennent d’assaut la capitale bretonne tous les premiers week-ends de décembre, créant l’effervescence dans toute la ville. Cette édition n’a pas dérogé à la règle. Malgré une semaine de dur labeur à Paris, nous étions bien présents au Parc Expo samedi soir. On vous raconte.

Se rendre sur le site du festival relève parfois de l’aventure aux heures de pointe : nos amis ont patienté près de quarante minutes avant de monter dans une navette. Cette année, nous avons eu la chance d’avoir une voiture pour rejoindre le Parc Expo — pas très écolo, certes, mais nettement plus pratique quand les bus débordent.

Il était environ 21h30 lorsque nous avons atteint le lieu de la fête. Après avoir quasiment évité la file d’attente, direction le Hall 4 pour attraper le concert d’Eat-Girls Sextet déjà entamé. Pour l’occasion, le trio lyonnais s’est mué en sextet pour revisiter son premier album. Violon, flûte traversière, saxophone, batterie et petits objets en tous genres ont rejoint basse, guitare et synthés pour façonner une pop déstructurée, parfois punk et électronique. De quoi ravir nos oreilles, notamment sur la longue et hypnotisante intro de « Para Los Pies Cansados », rallongée puis étoffée de nouvelles textures sonores pour l’occasion.

Eat-Girls Sextet © Nico M
Eat-Girls Sextet © Nico MEat-Girls Sextet © Nico M

Petit détour nostalgique ensuite vers le duo Tarta Relena, que nous avions découvert en première partie d’Oklou à Nantes. Les deux chanteuses et musiciennes catalanes ont livré un set presque a cappella, oscillant entre sacré, profane, tradition et compositions originales. Si leurs voix envoûtantes captivent aisément, leur univers n’a pas séduit tout le monde : quelques déçus ont quitté le hangar en quête de BPM plus musclés.

Tarta Relena © Nico M
Tarta Relena © Nico MTarta Relena © Nico M

Coups de cœur électroniques

Après ces deux premiers concerts, l’appel de l’électronique s’est fait trop fort. Un passage au bar plus tard, nous nous sommes réfugiés au Hall 5… pour finalement y rester une bonne partie de la nuit.

Intrigués par notre voisin qui nous recommandait chaudement de rester pour Mind Enterprises, nous n’avons pas bougé d’un millimètre durant le très court interplateau. Et on n’a pas regretté : l’arrivée du duo italo-disco a galvanisé le Hall 5. L’un en short façon vacances ringardes, l’autre en costume-lunettes, les deux musiciens au second degré évident ont embarqué tout le monde — nous compris — dans leur musique électronique kitsch et terriblement efficace. On ne l’avait pas vu venir, mais c’est l’un de nos coups de cœur de la soirée.

Mais notre plus gros coup de cœur est et restera X CLUB.. On avait adoré leur EP Stay With Me, on a encore plus aimé leur excellent set d’1 h 30. Le duo australien a retourné la foule avec leur techno aux influences groove, hypnotique et percussive. Les batteries étaient rechargée en énergie pour le reste de la nuit. Entendre « Stay With Me » en live a suffi à nous rendre heureux pour tout le week-end. 

X CLUB. © Nico M
X CLUB. © Nico MX CLUB. © Nico M

Découvertes à suivre de près

Toujours dans notre safe place, le Hall 5, on a découvert Tarsius, duo philippin mêlant batterie et productions électroniques aux influences big beat, techno et acid psychédélique. Leur énergie était telle qu’une enceinte n’a pas survécu au live, saturant à nous en fendre le tympan.

Cela n’a pas semblé perturber les nombreuses personnes — souvent très enthousiastes — qui occupaient les premiers rangs et dansaient comme rarement on a vu des gens danser. Mention spéciale à cet homme aux yeux bandés, totalement absorbé par les décharges euphorisantes du duo.

Tarsius © Nico M
Tarsius © Nico MTarsius © Nico M

Bonne nuit ne nous a pas déçus non plus. Certes, on a raté une partie du set en allant chercher de quoi nous sustenter — mention pour l’assiette frites-brocolis-pleurotes, même si le Breizh kebab nous tentait beaucoup — mais on a attrapé la fin, composée en bonne partie d’exclus qui figureront sur l’album prévu pour 2026. On a hâte.

Enfin, nous avons terminé la nuit avec Toccororo. Jolie découverte : la DJ hispano-cubaine a fait suer la Greenroom jusqu’au petit matin avec un set hybride mêlant dembow, R&B, afrobeat et autres influences chaudes. On risque de la suivre de très près.

Tarta Relena © Nico M
Tarta Relena © Nico MTarta Relena © Nico M

Évidemment, on aurait aimé en voir plus, mais impossible tant la programmation est dense. Le manque de temps nous a coûté plusieurs lives qui nous faisaient de l’œil, dont celui de Kokoprisci, la création d’Asfar Shamsi et Lynx IRL ou encore Tatyana Jane, qui jouait la veille. Toujours est-il qu’on a déjà hâte de revenir l’année prochaine.

Meilleur moment : le set d’X Club.. On s’y attendait, mais on n’a vraiment pas été déçus.

Pire moment : l’annonce de l’annulation de Bassvictim… C’était l’une de nos plus grosses attentes.