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Zaho de Sagazan © Philippe Levy
30 janvier 2025

Zaho de Sagazan au Zénith, la sensibilité comme force | LIVE REPORT

par Oumeyma Aouzal

En ce mercredi de fin janvier, Zaho de Sagazan était au Zénith de Paris pour un concert exceptionnel à guichet fermé bien sûr. Devant une salle comble, l’artiste a interprété les titres phares de son premier album, La Symphonie des éclairs, enrichi en 2024 de sept nouvelles chansons aux sonorités électronique. La performance à nouveau énergique et la présence scénique de Zaho de Sagazan ont confirmé son statut, désormais bien installé. 

Dès son arrivée sur la scène du Zénith Paris-La Villette, Zaho de Sagazan pose les bases : elle nous souhaite « un bon voyage ». Juste quelques heures, le temps d’une nuit suspendue. Et elle n’est pas seule à bord. Autour d’elle Greg, Rémy, Simon et Tom, ses musiciens, forment un équipage complice. Chaque membre est présenté avec attention, accueilli avec la même chaleur que le public. 

Ce qui frappe instantanément, c’est l’aisance de la chanteuse. Drôle, spontanée, joueuse. Loin d’une posture de diva, elle se moque d’elle-même, rit de la dramaturgie de ses chansons. Un ADN contrasté qui fait son charme : derrière ses textes lourds de sens, une légèreté salvatrice. Il suffit d’ailleurs des premières notes de ‘La Fontaine de Sang pour sentir le vent du voyage se lever. Direction l’espace, quelque part entre l’intime et l’universel, le rêve et la réalité.

La première heure de concert baigne dans une mélancolie enveloppante, presque contemplative. Puis vient ‘Ô Travers‘ (l’un des titres-phares de la réédition Le dernier des voyages). Et là, plus personne ne tient en place : la salle entière est debout. L’énergie devient incontrôlable, la communion totale. Zaho annonce une séquence purement électronique : ‘Si le corps est bien, l’esprit aussi’. À cet instant, il ne s’agit plus seulement de musique, mais de mouvement, de lâcher-prise. Elle danse, elle s’articule, elle se balance dans tous les sens.

« Ne te regarde pas, lâche-toi ! »

La mélancolie poignante se transforme en vague de puissance. Le public se laisse emporter, comme si elle venait le prendre par la main. Il se réveille, se lève, saute, se défoule, s’abandonne à cette transe collective. Les jeunes filles devant, captivées, se lèvent presque en un seul mouvement, et dans un geste presque instinctif, laissent leurs manteaux tomber sur le sol, sans un regard en arrière. Leurs corps s’animent, les mains s’élèvent. Une libération, comme si elles attendaient ce moment de lâcher-prise.

 

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Zaho de Sagazan nous emmène du chuchotement à la tempête, du drame au rire, de la mélancolie à la fureur de vivre. Cette performance a été un hommage vibrant à la résilience humaine, célébrant la force et le courage nécessaires pour naviguer à travers les tempêtes de la vie.

Aussi et surtout, au fil des lives et des salles qui se remplissent, Zaho de Sagazan démontre ses talents pour la scène, qu’on avait déjà vu depuis le Trianon il y a bientôt deux ans. Avec cette voix droite et malléable, ces orchestrations au cordeau, le tout porté par une facilité déconcertante à décoincer un public, jusqu’à l’embrasement et la fête.

Point fort : Sa capacité à allier sensibilité et puissance, alchimie qu’elle maîtrise parfaitement sur scène

Point faible : Trop forte ?

 

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