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© Mezyan Fredj
4 février 2025

Caribou, sauvagement club au Zénith de Paris | LIVE REPORT

par Siam Catrain

Paris, 3 février 2025 – En une nuit, le Zénith s’est transformé en une fourmilière. Le public grouille dans les sous-sols, les couloirs et les gradins de la salle, formant ainsi le plus beau terrain de jeu pour le maître des bois : Caribou. Communion électrique, générosité, intensité du live… La légende dit qu’un concert de Caribou est plus efficace qu’un nettoyage karmique ou un passage au confessionnal.

 

Caribou

© Mezyan Fredj

 

On retrouve le Zénith avec une forte pensée pour Daniel Colling. La fosse est pleine à craquer. Les derniers arrivés tentent de se frayer une place dans les couloirs du Zénith de Paris-La Villlette, espérant apercevoir -même de loin- l’illustre invité de la soirée. Dès ses premiers pas sur scène, le modeste mathématicien canadien déclenche un rugissement de la foule. Sa réponse est tout aussi animale. Accompagné d’un batteur, d’un claviériste et d’un bassiste/guitariste, Caribou ouvre la cage aux lions avec « Volume ». L’effet est immédiat : la salle bouillonne déjà et piétine au rythme des cloches hypnotiques et des snares poignants.

 

Dernière évolution de Caribou

Daniel Snaith donne le ton : cette soirée sera placée sous le signe du club. Son dernier album, Honey, nous avait déjà plus ou moins préparés à ce virage dancefloor de Caribou. Avec cette dernière évolution de son projet, une promesse émerge en un mot : férocité. Après ce premier banger raw house, les morceaux s’enchaînent comme dans un set de DJ, portés par une énergie intense. Aucun répit n’est laissé au public en transe. Les cœurs palpitent sur la dream pop hypnotique de « Sun », battent à la chamade sur l’electronica cérébrale de « Bowls », puis finissent par s’aligner sur le BPM club de « Come Find Me » et son crochet vocal obsédant.

 

Les basses grondent, la salle s’électrise et explose sur « Broke My Heart ». Cathartiques, des larmes coulent, les yeux brillent face à ce torrent d’émotions difficile à contenir. L’apothéose retentit à la fin de « Got to Change ». Rappelant la force et la fureur brute du live, tous les projecteurs convergent sur le batteur, qui se laisse aller à un solo éclatant. Une myriade de samples prend le relais et introduit avec une précision chirurgicale « Honey ». Les wobbles se déchaînent, offrant à cet hommage au club sa consécration.

Caribou

© Mezyan Fredj

Dans un parfait français, le Canadien prend la parole. Encore vibrant de sa performance, il se livre à des remerciements intimes. Avec une humilité désarmante, il confie à la salle : « On sait que ce n’est jamais acquis, donc merci d’être là ce soir. »

 

Monte alors l’ultime track « Do Without You », dernière parenthèse suspendue, rêveuse et bienveillante. Après ce point d’orgue d’un set d’1h30, Caribou et ses musiciens quittent la scène, laissant un public à la fois comblé et béat. Tout le monde traîne du pied. Difficile de sortir de cette osmose pour se laisser avaler par la gueule béante du métro bondé. Mais grâce à Caribou, tout semble plus léger.

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Meilleur moment : L’incroyable break de batterie avant l’explosion sur « Honey ».

Pire moment : Trouver une place pour bien voir le génie qu’est Caribou.

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