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16 juin 2014

En direct de Fujiya & Miyagi au Nouveau Casino

par rédaction Tsugi

On arrive au Nouveau Casino pendant la première partie de AK/DK, et le dispositif impressionne : des synthés, évidemment, mais ce sont surtout ces deux batteries disposées de part et d’autre de la scène que l’on remarque. On tombe dans une véritable orgie de rythmiques, les deux batteurs se répondant à coups de grosses caisses et de charlestones mousseux, par-delà lesquels volent quelques synthés fuyants. Dès lors on comprend pourquoi ces deux Anglais accompagnent leurs compatriotes pour cette tournée du mois de juin. Leur électro-rock flirte avec les frontières d’une noise affûtée, remuante et pourtant jamais criarde, et qui ne se garde pas de nous infliger une bonne série d’électrochocs avant l’arrivée de Fujiya & Miyagi. On se dit qu’il y a du Late Of The Pier dans ce duo électrique, qu’il y a du Dan Deacon et du… Fujiya & Miyagi. Que de bonnes choses en somme. 

David Best, Steve Lewis et Matt Hainsby débarquent sur scène, fidèles à leur image, dans le calme, sans un mot ou presque, visages impassibles. Et les premiers synthés du titre éponyme de leur nouvel album « Artificial Sweeteners » fendent la salle et ses jeux de lumières : c’est parti pour une heure d’hypnotisme. Parce que l’électro-krautrock de Fujiya & Miyagi est proprement hypnotique. Synthés épileptiques qui montent en cadence (« Flaws »), la voix murmurée et monocorde de David Best qui ne baisse jamais d’un ton, même quand il s’agit de nous envoyer les soupirs sensuels de l’un de leurs premiers tubes « Uh », que le public reconnaît immédiatement. Il y a un côté rite dans la prestation des Anglais, quelque chose qui tiendrait du chamanisme, mais électronique.

Électronique oui, davantage que krautrock. Parce que Fujiya & Miyagi a justement travaillé ces textures pour composer son nouvel album. On constate alors une réelle progression dans l’orchestration de leur live, des sonorités véritablement rock à des explorations plus soniques, des rythmiques cathodiques. Le tout monte, monte et monte, et on se dit qu’on pourrait rester ici des heures entières, sans bouger ou presque, comme hypnotisés par les élancées quasi élégiaques de la guitare de « Rayleigh Scattering ». C’est beau, mais ça finit presque trop vite, et quand on sort on est surpris de constater qu’il fait encore jour. Fujiya & Miyagi nous avait pourtant plongé dans le noir de la nuit et toutes ses nuances. 

Meilleur moment : « Rayleigh Scattering », haut la main.

Pire moment : la première alerte spoiler de « Raleygh Scattering », justement. On y a vraiment cru.

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