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16 janvier 2025

DeLaurentis, Contrefaçon, Chien Méchant… Les albums de la semaine

par Tsugi

Rien de tel pour commencer l’année qu’une jolie sélection de nouveaux projets. Et ce début d’année est bien chargé. Au menu cette semaine, du beau monde : Mac Miller, DeLaurentis, Melissa Weikart, Contrefaçon, Later., Vaudou Game, Flora Hibberd, Côme Ranjard, Chien Méchant, Confuse, Mad Rey. Bonnes écoutes ! 

 

Mac Miller – Balloonesrism

À voir le nombre d’albums posthumes de Mac Miller, difficile de ne pas vouloir mettre la main sur le disque dur de ses maquettes et unrealesed. Le pari sur ce genre d’album est dangereux. Jouer sur l’image d’une personne disparue questionne sur les intentions des DA derrières la sortie. Balloonerism met du baume au cœur. Conçu il y a plus de dix ans, en même temps que Faces, il est enregistré en une semaine.

Malcolm en fait une œuvre complète, brute, aux allures d’un confessionnal. L’album aurait presque pu sortir sous le nom de son alter-égo Delusional Thomas. Dans chacun des quatorze morceaux, Mac Miller dévoile ses facettes incarnées par des personnages marginaux aux pensées tantôt dépressives, tantôt désabusées. Notes douces de guitares et sonorités jazzy viennent rajouter la rondeur chaude et intimiste caractéristique de l’artiste.

 

Melissa Weikart – Easy (EP)

La Franco-américaine Melissa Weikart puise dans ses racines multiculturelles et ses influences variées, pour créer une musique intime et hybride oscillant entre jazz, avant-pop et folk. Diplômée du prestigieux New England Conservatory de Boston, elle est lauréate du prix instrumentiste du Concours National de Jazz à la Défense 2023 et du tremplin Nancy Jazz Up 2022.

Avec Easy, son nouvel EP, l’artiste s’affranchit des normes pour livrer une œuvre sincère et audacieuse. Mélange subtil de piano classique, de textures pop et de touches de jazz contemporain. On y retrouve des influences de Kate Bush et Lana Del Rey, mais aussi une approche minimaliste et introspective. Les arrangements, parfois dépouillés, laissent place à une voix à la fois douce et affirmée.

 

DeLaurentis – MUSICALISM 

Productrice française, DeLaurentis mêle électronique, poésie sonore et innovation technologique. Après son album Unica et des collaborations avec Jay-Jay Johanson ou l’IRCAM, elle s’impose comme une des nouvelles ambassadrices de la technologie musicale. Diplômée en spatialisation sonore, elle utilise des instruments de pointe comme l’ERAE (pad interactif et multi-touch) pour créer des œuvres immersives, où sa voix devient un instrument à part entière.

Son nouvel album Musicalism explore la synesthésie : chaque track associe une émotion à une couleur dominante. Composé en son spatialisé et mixé en Dolby Atmos, le disque alterne contemplations mélodiques et rythmiques envoûtantes. Parmi les titres phares ‘Golden Kids‘, coécrit avec le duo japonais Osteoleuco et ‘The Wooden House’, avec la voix de Jay-Jay Johanson.

 

Vaudou Game – Fintou

Destination tropicale avec Vaudou Game, mené par Peter Solo, le groupe franco-togolais continue de réinventer l’afro-funk en fusionnant rythmes vaudou traditionnels et sonorités modernes.

Pour son 5e album, le groupe a décidé de traverser l’Atlantique et de se perdre entre l’Afrique et l’Amérique latine. Après avoir capté les sensations tropicales de la Colombie, les ondes sont arrivées jusqu’au Togo. Mention spéciale pour ‘Koliko‘, qui embarque dans un groove afro-funk sucré. Que des bonnes vibrations pour ce nouvel opus où fun et engagement se mélangent à la perfection.

 

Flora Hibberd – Swirl 

Cap sur un univers onirique avec Flora Hibberd, chanteuse britannique qui a posé ses valises à Paris depuis dix ans. Tissant ses chansons comme un artisan-textile, elle puise dans son expérience de traductrice d’essais d’histoire de l’art, pour explorer les subtilités entre les langues anglaise et française. Ses textes, empreints de métaphores et d’émotions, révèlent des vérités cachées et illuminent le quotidien d’une poésie unique.

Swirl marque son premier album studio, enregistré dans le Wisconsin sous la houlette de Shane Leonard. Entourée de musiciens comme JT Bates (batteur que l’on entend notamment dans l’album folklore de Taylor Swift), Flora propose une œuvre où se rencontrent folk et langage, tissés dans une douce harmonie.

 

Côme Ranjard – Popcorn 

Avec Popcorn, son deuxième album, Côme Ranjard invite à une odyssée musicale entre rêves et réalité. Inspiré par ses nuits de veilleur dans un hôtel, il tisse une pop délicate où chaque morceau, comme ‘Ovni je t’aime’ ou ‘Vie qu’on vit’. Façon d’osciller entre humour, douceur et mélancolie.

Entre influences japonaises et arrangements riches mêlant clarinettes, flûtes et basses groovy, Popcorn explore l’intime avec délicatesse. Déjà salué pour son mini-album Intraterrestre, Côme Ranjard séduit par sa capacité à marier mélodies addictives et profondeur émotionnelle.

 

Later. – Golden Bay

Depuis sa formation en 2019, Later., portée par une alchimie naturelle et une forte amitié, navigue entre soul des années 1970 french touch et pop indépendante. Signé sur le label Cookie Records, ils ont rapidement séduit critiques et publics, notamment grâce à leur premier EP le groupe The Daydream avec des titres devenus iconiques comme ‘Highway 10‘  joué dans l’espace par Thomas Pesquet.

Alternant entre sons électroniques, inspirations gospel et vibrations rock, Golden Bay, signe son grand le retour du groupe. Cet album explore autant l’évasion spirituelle que la puissance transformative de la musique.

 

Chien Méchant – Métamorphose

Le duo Chien Méchant sort de sa niche pour cz nouvel album chez Nowadays Records. Peut-on parler de virage quand il va à la fois vers une pop synthwave, un jazz funk et une house effrénée ? En tout cas, dans Metamorphose, cette idée marche. Tant et si bien qu’elle nous emmène dans un monde aussi onirique qu’organique.

On évolue, guidé par un vocodeur (peut-être trafiqué par Gabriel Le Masne) tout droit venu de l’espace  et la voix feutrée de Facundo Rodriguez, dans un dédale des synthés hypnotiques et des guitares lancinantes. L’équipage à bord du vaisseau a été sélectionné avec soin. Grand Manier (Yelle) à la réalisation, Ouai Stéphane au mix et Nathan Sam Long à la direction artistique visuelle. Le voyage ne pouvait que se muer en un album envoutant.

 

CONTREFAÇON – ALMA

CONTREFAÇON, collectif parisien formé en 2016, nous a fait patienter. Après leur album Mydriase sorti en 2019 sur Panenka Music, ils sortent en indé ALMA. Comme Lala &ce dans Solstice ou de Laylow sur L’étrange histoire de Mr. AndersonALMA (acronyme pour ‘Autorité de Législation de la Musique Artificielle’) plonge dans une dystopie où l’intelligence artificielle règne sur la musique. Scandée d’interludes comme si l’IA reprenait le contrôle, la musique humaine, clandestine, est vindicative. Mêlant breakbeat, acid et electronica, ALMA évoque un retour punk et trash de l’électronique flirtant avec une French Touch à la Justice.

L’album voyage entre une hyperpop tranchante, des bruits de lasers mélodieux et des sonorités de nostalgiques du rock planant des années 2000. Avec des montées prenantes, des voix surprenantes et une énergie viscérale, Contrefaçon signe une œuvre club et hypnotique, où chaque titre réinvente les genres de la contestation. Avec CONTREFAÇON, l’ALMA n’aura peut-être le dernier mot. Et bravo pour cette pochette.

 

Mad Rey – please don’t wait

Les albums de Mad Rey, c’est un peu comme Noël. Ça arrive une fois par an, on mange bien et tout le monde est content. Ici pas de ‘moi je crois pas au père Noël’ : parce que Mad Rey se glisse aisément dans le déguisement. Un peu moins rouge, un peu plus progressive house. Avec Please don’t wait (inspiré d’un track de son pote Jwles sorti en 2018), il sort de sa hotte huit sons majoritairement composés à la suite d’un live.

Deux-trois coups de ciseaux, une grande respiration sur ‘LongDay‘ et voilà. Le nœud est posé sur ce paquet de tubes taillés pour le club. La mention ‘dub’ à la fin de chaque piste vient rendre hommage à la face B du vinyle et célébrer la spontanéité du projet, qui tient en une piste stéréo. Si vous avez encore faim, vous pouvez faire un croc dans le dernier album de compilation, Santa Claude volume 3, truffé des noms de la grande famille D.K.O Records.

 

Confuse – Confuse

Confuse c’est le projet solo de Chris, musicienne autodidacte, lancé en 2023. Dans un univers pop lo-fi sombre et surréaliste, elle sort en ce début d’année un album éponyme à son nom. Elle y livre tout l’ADN de sa musique : sans concession. Mélange de punk, de folk, de hip-hop et de musique concrète, ses morceaux intimes et poétiques forment une mosaïque de relations humaines.

Soutenue par l’Aide des Musiques Innovatrices et signée chez Rescue + Return Records, l’album traduit une mélancolie rêveuse, mêlant guitares réverbérées, basses saturées et violons virtuels. Chris refuse les cases, fidèle à cette indépendance qui lui colle à la peau, offrant une musique libre et vibrante entre rage et douceur. Parfaite B.O. pour l’hiver.

 

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