Après deux concerts à Lyon, dire que Dua Lipa était attendue à Paris relève de l’euphémisme. L’excitation était à son comble dès les wagons de la ligne 1 du métro.
Vendredi 23 mai, direction la Défense Arena pour un de ces mega shows qui ont fait couler beaucoup d’encre à Tsugi et ailleurs, tant on les soupçonne de détourner le public des petites salles et des festivals. Mais pourquoi choisir ? Sans se ruer sur les stands de merchandising comme tout le monde, poussé par la curiosité, on court pour trouver sa porte dans l’enceinte de la salle et pour ne pas rater son entrée sur scène.
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Le noir se fait, musique d’attente vaguement ambient. On observe le ressac d’une mer de moins en moins calme sur les écrans vidéo. Dua Lipa apparait en lamé, un peu après 20h30, au milieu des eaux qui se fendent, clin d’œil à l’Ancien Testament. Entrée en matière grandiloquente qui laisse perplexe, mais qu’importe : les 40 000 personnes de la salle de Nanterre sont déjà debout et le resteront pendant toute la durée du concert.

Dua Lipa, dont la carrière internationale avait décollé en 2016 lors de sa venue au célèbre festival de découvertes néerlandais Eurosonic, fait aujourd’hui clairement partie de l’élite de la pop internationale avec une tournée mondiale XXL intitulée Radical Optimism Tour. Et il faut dire que c’est bien cela qui nous séduit chez elle : optimisme, sourire, une parenthèse de bonnes vibrations, pas sans chichis mais sans prétention, dans une époque de clashs et d’angoisses.
Début de concert au pas de course, chorégraphies millimétrées. Celle dont on a moqué la « danse du taille-crayon », devenue mème dont elle est la première à s’amuser, a clairement pris quelques cours de danse.
On manque pourtant un peu de surprise sur ce début de concert, même si — c’est devenu la norme — les confettis s’envolent dès le 3ème titre ! Et au bout de 6 ou 7 chansons efficaces et sur la même recette pop-electro-mélodie accrocheuse, alors que l’ennui poindrait presque, Dua Lipa descend devant les crashs barrières et passe un bon quart d’heure avec ses fans, distribuant sourires, selfies, câlins, encouragements. Elle emprunte même le boa en fourrure d’un fan avec lequel elle remonte sur scène, rejoindre son groupe qui s’est, dans l’intervalle, installé au bout du proscenium.
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On doit reconnaître qu’on est impressionné par les fans de tous âges qui connaissent par cœur l’intégralité du répertoire. Et qu’on s’est laissé prendre par une ambiance bon enfant, par les nombreux changements de tenues flamboyantes, par la joie sincère qu’elle disait ressentir.

Moment attendu du show, la reprise ! Une salle en délire reconnaît tout de suite « Lolita » d’Alizée que la Britannique reprend avec une petite pointe d’accent irrésistible, dans une version stylée -et bien moins prétentieuse que celle de Julien Doré. Il ne manquait qu’une apparition d’Angèle pour faire encore monter la fièvre.
Oui, Dua Lipa est sympa et semble étrangement ‘normale’ pour une star de son niveau. Elle qui, rappelons-le, profite de son immense célébrité pour partager sa passion de la lecture dans des « booktoks » aux centaines de milliards de vues. Dua Lipa dont vous pouvez déjà acheter pour parfois plus de 1000€ les confettis du concert sur Le Bon Coin. Ambivalence d’une époque surprenante, à bien des égards, mais qui sait aussi créer des moments de plaisir insoupçonnés.