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8 octobre 2015

Les inspirations de… Panteros 666

par rédaction Tsugi

Avec son patronyme satanique, sa moustache et ses cheveux bleus, le quart du Club Cheval a fait danser Woodkid tout l’été sur son maxi solo Clear EP. Revue de ses sources d’inspirations, entre hippie, space-opera, teen-movie d’épouvante et utopie rave. 

DISQUES

The Beach

J’ai revu le mois dernier ce film avec Leonardo Di Caprio en traveller candide qui se fait embarquer dans l’exploration d’une i?le paradisiaque en Thai?lande. Ce qui m’a le plus marque?, ce n’est pas tant le film que la bande-originale compile?e par Pete Tong avec Underworld, Dario G, Moby et me?me “Pure Shores”, un morceau de All Saints tre?s bale?arique. C’est un condense? de l’esprit “Manchester” ide?alise?, obse?de? de liberte?, d’histoires d’amour et de the?ories sociales assez folles. On retrouve l’esprit du mantra PLUR (Peace, Love, Unity, Respect) des de?buts du mouvement rave aux USA, assez inspire? des hippies.

PC Music Vol.1

En me promenant avec une moustache bleue dans le me?tro, je me tape beaucoup de regards interrogateurs de gens qui s’ennuient, ou qui ont envie de se distraire. Ils ne comprennent pas trop mais se disent “bon c’est son de?lire, moi je n’aime pas vraiment mais c’est son de?lire”. J’ai l’impression qu’il se passe la me?me chose avec PC MusicIls font du “bubblegum-core- mega-dance” qui fascine et irrite en me?me temps, comme une araigne?e tombe?e dans une barbe a? papa ou les chiens en plastique brillants de Jeff Koons au Cha?teau de Versailles. A.G Cook et ses gars ont un son ine?dit, dansant et tre?s anglais. Ils sont un peu des artistes contemporains du son.

Kink, « Existence »

“Existence” est le track que j’aurais re?ve? de produire. C?a me met un peu mal a? l’aise de dire “DJ weapon”, mais c’est clairement le cas. Kink est bulgare, il porte un bouc depuis dix ans et humainement je ne dois pas avoir grand-chose en commun avec lui. Pourtant, j’adore toutes ses prods sans exception. Son dernier EP, Cloud Generator est une belle re?ussite.

 

 

Club Cheval, « From The Basement To The Roof« 

C’est le premier extrait de l’album de Club Cheval, mon groupe avec Myd, Sam Tiba et CanblasterOn a bosse? avec Phlo Phinister, que l’on avait de?couvert gra?ce a? Illangelo, le producteur de The Weeknd qui a sorti un album et un EP tre?s beaux et tre?s spe?s sur Bromance. Phlo est venu de Los Angeles pour enregistrer les voix. On avait une basse, un kick, un rimshot et Canblaster improvisait au piano pendant la session. On avait en te?te d’en rajouter beaucoup plus mais DJ Kore et Brodinski, qui e?taient dans la pie?ce a? co?te?, nous ont entendus et nous ont dit “c’est bon les gars, il n’en faut pas plus, vous avez le track”.

FILMS

La Planète Sauvage de René Laloux

La France des anne?es 70, dont est issu ce film d’animation, avait l’air assez cool: le me?lange de couleurs psyche?de?liques et les utopies humanistes foireuses, tout est la?. C’est un voyage initiatique tre?s hippie mais conceptualise? par et pour des darons. Une fois qu’on a de?passe? le co?te? BD Angoule?me, c’est un super film. J’ai toujours adore? fouiller Discogs pour e?couter les tracks de jeunesse des “papas” comme Thomas Schumacher, Kevin Saunderson ou Sven Va?thtu les revois jeunots avec des cheveux en piques, des fringues de ravers un peu cyber et leur trance ou techno a? 140 BPM. Et il y a donc aussi les “papas” surre?alistes multime?dia comme Rene? Laloux ou Roland Topor avec leur Plane?te Sauvage. Je les conside?re comme mes oncles cools imaginaires.

 

Prometheus de Ridley Scott

 

On a trop de blockbusters fantastiques, magnifiques visuellement mais dont les sce?narios sont clairement destine?s aux ados de quatorze ans. C’est un peu la Hugh Jackmanisation d’Hollywood. Heureusement, Prometheus s’adresse aux connaisseurs gra?ce a? son sce?nario incompre?hensible. Il y a des forums consacre?s a? l’explication de ce volet d’Alien, les gens veulent tout comprendre mais c’est impossible, c’est un peu comme la vie. Et puis les designs des personnages sont a? couper le souffle. On sent vraiment que les nouvelles technologies sont au service des humains dans Prometheus, c’est rassurant.

 

 

It Follows de David Robert Mitchel

 

Un premier film, un teen movie d’horreur dans lequel – pour re?sumer – on retrouve l’esprit Drive, c’est-a?-dire 100 % travelling de came?ra menac?ant et un superbe travail esthe?tique sur la photo et les lumie?res. L’ide?e part d’un cauchemar du re?alisateur ou? il est poursuivi par des personnages male?fiques que lui seul peut voir. J’e?tais cloue? sur place au cine?ma, ce qui m’arrive assez rarement. La bande-originale, compose?e par Disasterpeace ressemble a? du Oneohtrix Point Never qui aurait utilise? un Juno 106 hante?. It Follows a e?te? tourne? a? Detroit – aucun rapport avec la techno – et les plans des espaces urbains en de?composition rajoutent une couche d’e?pouvante.

 

LIVRES

Fondation, Isaac Asimov

 

 

 

Asimov posse?de un statut de mai?tre inconteste? de la science-fiction, un genre litte?raire que j’avais trop vite range? dans la cate?gorie “livres pour mec qui porte des 501 beaucoup trop haut et arborant des queues-de-cheval impeccables”. Depuis, j’ai quasiment tout lu d’Asimov et Fondation est ma saga pre?fe?re?e. C’est un peu le Victor Hugo de l’espace, avec un co?te? re?cit dynastique qui n’en finit jamais, comme les e?pisodes a? tiroir des Feux de l’Amour.

 

 

 

Codex Serafinianus, Luigi Serafini

 

 

J’ai de?couvert cette encyclope?die surre?aliste de cinq cents pages au Mexique. On m’a mis c?a dans les mains avec un pack de quatre gigas de techno latina a? e?couter. L’auteur, Luigi Serafini a imagine? de toutes pie?ces un monde extraterrestre avec ses mine?raux, son alphabet, ses animaux et ses mathe?matiques.

 

 

 

 

Panteros666, Clear EP (Bromance)

J’adore collaborer avec des chanteurs ou chanteuses ne venant pas de la galaxie “club music”. En tant que producteur de musique e?lectronique, c?a parai?t assez e?trange d’aller parler a? des groupes de pop, folk ou indie. C?a fait tre?s jazzman de dire c?a, mais la musique c’est avant tout une histoire de rencontres. Woodkid posse?de un univers musical et visuel tre?s fort, et nous avons tous les deux la me?me de?marche. J’aime bien me dire que je peux faire danser les gens tout en activant leur imagination. Le clip de “Clear” a une esthe?tique tre?s personnelle, j’avais en te?te quelque chose d’avant- gardiste et accueillant gra?ce a? l’esprit house universel du track. C’est une proposition d’avenir. Je veux plus voir un monde cyborg calme et peuple? d’animaux qu’une re?alite? dark et surpollue?e. J’essaie de former une utopie rave d’aujourd’hui. 

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