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24 février 2014

En direct de Mondkopf à la Gaîté Lyrique (festival Fireworks!)

par rédaction Tsugi

La messe s’annonçait aussi noire que l’ébène. Et vu la teneur en anti-matière du troisième album de Mondkopf, Hadès, nous nous sommes pointés à la Gaîté Lyrique avec une authentique envie de se faire fidéliser à coups de basses. Les soirées In Paradisum défendant une esthétique bien particulière, nous savions donc à quoi nous attendre, cette édition prenant cependant davantage des aires de release party que de rave nihiliste, et étant également englobée dans le dispositif plus global du festival Fireworks!, prenant place dans tout Paris et piochant dans un spectre indé et qualitatif élargi. De Mondkopf, cependant, nous n’avons pas forcément reçu le flux incandescent que nous attendions.

Dur, cependant, de ne pas ressentir le bien-fondé et l’authenticité de la démarche de Paul Régimbeau, qui monte sur scène rapidement après la fin du couple Oake, et qui, comme à son habitude, semble d’une humilité impressionnante. Le public, quant à lui, semble déjà conquis. Sur la gauche de la scène, on aperçoit son camarade guitariste, compagnon de larsen qui s’occupera de l’assister dans sa démarche « mur de son ». Et c’est peut-être là que ce live a péché, d’ailleurs. De Mondkopf, toutes périodes confondues, on aime le fait qu’il réussisse à nous emmener en voyage, sur des terres plus ou moins désolées selon les périodes. Ici, les visuels jouent un rôle plus important que la musique dans cette démarche : une montagne brumeuse, une forêt soumis à un traitement stroboscopique, ou un tissu océanique distordu ont posé de chouettes décors successifs, contrairement au drone électronique de Mondkopf, qui a un peu de mal à réitérer le message qu’il réussit à développer sur disque. La première demi-heure est presque dénuée de rythme, mis à part de gros bass drums distordus de temps en temps, qui laissent donc la place à un tapis de grognements telluriques qui tentent de nous envelopper progressivement. On saisit clairement le but de la manoeuvre, mais les genoux refusent de plier, et on reste un poil incrédules. Quand les caisses claires pointent le bout de leur nez, le show est déjà à moitié consommé, et on découvre un nouveau niveau d’autoritarisme sonore, qui fait du bien à notre côté maso. Oui, on adore se faire latter la gueule, et l’hydre Mondkopf semble ne jamais vouloir s’arrêter de nous effrayer. Lorsque les lumières se rallument, on est forcément sonnés, à moitié sourds, et à moitié persuadés d’avoir participé à une expérience sonore unique. L’autre moitié, elle, a eu tendance à penser qu’il manquait une trame narrative à ce concert, qui a eu du mal à passer pour autre chose qu’une démo de pilotage de rouleau-compresseur. L’essai attendra d’être transformé, et Mondkopf ayant déjà livré des tonnes de live exceptionnels durant sa carrière, on ne doute pas que cela reviendra vite.

Meilleur moment : entendre Paul Régimbeau hurler dans son micro, humanisant ainsi un concert au son somme toute très digital.

Pire moment : les acouphènes.

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