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Juan Atkins, Kevin Saunderson et Derrick May (à droite) au Detroit Masonic Temple en 2017. ©PeRshGo
16 septembre 2020

Le père de la techno Derrick May visé par des dizaines de témoignages d’agressions sexuelles 

par Léonie Ruellan

Le producteur et DJ américain, l’un des trois pères fondateurs de la techno de Detroit Derrick May, est visé par plus d’une trentaine de témoignages regroupés par Michael James, ancien collaborateur de l’artiste. Parmi ces témoignages qui narrent des faits de violences sexuelles, certains remontent aux années 1980. 

Le mouvement #MeToo continue sa percée dans le monde de la musique électronique : après Erick Morillo, c’est au tour de Derrick May d’être au cœur d’une polémique l’accusant d’agressions et harcèlements sexuels sur des dizaines de femmes. Considéré comme l’un des pères de la techno de Detroit (avec Kevin Saunderson et Juan Atkins), le DJ âgé de 57 ans se serait forgé tout au long de sa carrière internationale une réputation de prédateur sexuel, passée sous silence jusqu’à aujourd’hui : « Derrick May a des histoires venant de partout sur la planète. […] À chaque endroit où Derrick May a été booké, quelqu’un a une histoire concernant son inconduite sexuelle. »

« À chaque endroit où Derrick May a été booké, quelqu’un a une histoire concernant son inconduite sexuelle. »

C’est ce qu’affirme sur Facebook son ancien ami et collaborateur Michael James, qui a pris le rôle de porte-parole des présumées victimes de Derrick May : « Je porte depuis longtemps le poids de nombreux témoignages de viols de femmes commis par Derrick May. Depuis que j’ai publié pour la première fois à ce sujet le jour de Thanksgiving 2019. Elles ont continué à venir m’écrire comme je le postais tous les jours en janvier 2020, essayant de montrer au monde qui est vraiment Derrick May », écrivait-il dans un de ses nombreux posts Facebook dans lesquels il dénonce les crimes sexuels qu’aurait commis le DJ américain depuis 40 ans, en relayant des témoignages. Michael James en aurait reçus une trentaine.

À cela s’ajoutent d’autres témoignages publiés par d’autres sources sur les réseaux sociaux.

 

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L’avocat de Derrick May a nié toutes les accusations, taxant Michael James de menteur. Certains soutiennent cette version, affirmant qu’il s’agit d’un règlement de compte car Derrick May ne l’aurait pas crédité pour le morceau « Strings of Life », dont la partie instrumentale au piano a été composée par Michael James. Le concerné a quant à lui posté deux messages sur Facebook. D’abord celui-ci, mardi : « La jalousie engendre la haine, la haine engendre la colère, la colère engendre les mensonges, les mensonges engendrent l’imbécile qui serait si téméraire de les utiliser tous comme des outils pour atteindre ses objectifs ! ». Puis un communiqué officiel hier soir signé par son avocat, affirmant que « ces déclarations sont manifestement fausses, diffamatoires et calculées pour ruiner la carrière professionnelle de Derrick May. […] De plus, Derrick May n’a jamais été arrêté, ni même contacté dans le cadre d’enquêtes concernant des accusations de crime, jamais. Michael James est motivé par les redevances qu’il pense être les siennes pour le morceau « Strings of Life » de Derrick May. » (Voir le post entier en fin d’article).

 

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La Paris Electronic Week, qui se tiendra les 24 et 25 septembre, a préféré annuler l’intervention de Derrick May « en attendant un éclaircissement de la situation ». L’évènement organise par ailleurs une table ronde autour du sujet « Balance ton corps : sortir les musiques électroniques des systèmes de domination », qui pourra être suivie depuis Facebook en livestream. Un thème qui ne pouvait trouver meilleur écho dans l’actualité.

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