19 novembre 2014

Le nouveau vinyle de la semaine (8): ANDY STOTT

C’est doux, c’est noir, c’est beau. Deux ans après son deuxième album, Andy Stott vient de sortir le très attendu Faith In Strangers, toujours via Modern Love, bien sûr.

Alors oui, Modern Love et Andy Stott ont toujours eu un rapport étroit puisque le producteur a sorti absolument toutes ses productions sur le label. Absolument tout, depuis son premier EP en 2005 jusqu’à ce troisième album. Modern Love (lié au site Bookmat) s’est toujours attaché à des artistes nébuleux de ce genre, oscillant entre le mélodique et la dub techno voire le slow dubstep; des artistes terriblement doués, de Claro Intelecto à Demdike Stare ou encore Rainer Veil .

Mais depuis son premier album Merciless en 2006, où l’on pouvait trouver quelques morceaux housy, Andy Stott semble avoir mûri et surtout pris une orientation résolument ambient et dub. Son magnifique album Luxury Problems de 2012 avait introduit une spécificité notable : une chanteuse- son ancienne prof’ de piano- y rajoutait sa voix. La présence de ces lignes vocales éthérées à la limite du soupir se mariait à la perfection avec l’atmosphère créée par l’Anglais, qui réitère le procédé dans Faith In Strangers.

L’introduction, brumeuse, nous plonge immédiatement dans ce bain de fumée, entre morceaux au rendu volontairement crades et saturé comme « No Surrender » ou « Damage » et petites douceurs aériennes comme « On Oath » ou « Faith in Strangers ». D’ailleurs, c’est certainement ce dernier morceau le plus addictif de l’album, avec « Violence », tout en profondeur. Au final, un album bien sombre comme on en a l’habitude avec Andy Stott, mais parcouru de délicatesse et qui nous confirme que la scène underground (est-ce encore underground ?) anglaise est plus fertile que jamais.