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© Nicolas Despis
26 octobre 2023

Une nuit au Sziget Festival avec Kid Francescoli

par Patrice BARDOT

On peut parier que le Marseillais, inlassable arpenteur des salles et des festivals de la planète, va encore rameuter la foule avec son nouvel album au délicieux charme pop électro caliente, Sunset Blue. Kid Francescoli nous raconte une de ses performances les plus marquantes, un dimanche d’août 2022 devant les 12 000 personnes du Sziget Festival, à Budapest en Hongrie.

 

Article issu du Tsugi 163 : Róisín Murphy, Romy, Fred Again.. héros de la rentrée ?

 

« Le Sziget c’est un évènement dont j’ai toujours entendu parler comme étant l’un des plus gros, si ce n’est LE plus gros festival en Europe. Donc j’étais déjà vraiment ravi d’y être programmé. Parfois, quand tu joues dans un festival, tu te dis que ce n’est peut-être pas évident de correspondre à l’esthétique globale du line-up. Mais ce qui est super avec le Sziget, c’est que chaque jour possède une thématique particulière. Par exemple, cette année-là, il y avait une journée rock avec Arctic Monkeys, le lendemain, c’était pop avec Dua Lipa. Et nous, nous sommes programmés le même jour que Tame Impala, dans une optique pop électro, ce qui est l’idéal. On arrive sur place en début d’après-midi, on voit un peu l’ambiance générale, le côté cool avec des campements de tentes un peu partout. Quand j’étais jeune, j’ai fait Benicàssim, Primavera et Sonar, ça me replonge un peu dans ces atmosphères.

Je me dis aussi que c’est un rêve qui se réalise d’être aujourd’hui de l’autre côté de la barrière. Le concert est prévu pour 17 h. Dans les gros festivals, il y a ce que l’on appelle le « line-check », qui remplace les balances, et ça se déroule juste avant de jouer. Je me rends vite compte que sur notre scène sont également prévus Caribou, Floating Points et Jon Hopkins. Un casting parfait. Juste avant de commencer le show, vu l’horaire, j’ai un peu peur qu’il n’y ait pas grand monde. Sauf qu’au Sziget, à cette heure-ci, la majorité du public est déjà là pour se marrer. On démarre donc devant un chapiteau quasi plein de 12 000 personnes, largement notre plus grand concert de la tournée. On est bien rodé après avoir fait la France, l’Europe, les États-Unis et le Mexique et je me sens beaucoup plus a l’aise, même si la foule est impressionnante.

 

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À un moment, c’est comme dans un stade lors d’une action décisive, je sens monter une clameur démente, c’est là vraiment que tu réalises qu’il y a beaucoup de monde devant toi. Le concert est top du début à la fin et comme cela dure une heure, tu fais le set le plus efficace possible. À la fin, on se pose un peu dans les loges. Normalement, le concert devrait être le moment clé de ta journée, sauf que là, le plaisir est double, parce que les artistes qui jouent après nous sont tous des gens que j’admire. Déjà, j’avais halluciné de voir sur les portes des loges mon nom écrit à côté de ceux de Caribou ou Jon Hopkins. J’ai même pris une photo pour en témoigner. Pendant qu’il se prépare, je vais voir Dan (Snaith, Caribou, ndr), une de mes idoles, et je lui dis que c’est un honneur pour moi de partager la même scène que lui. Il me tape sur l’épaule en me répondant : « Arrête tes conneries, si tu es là, c’est que tu le mérites autant que moi. » Bref le « nice guy » comme je me l’imaginais.

Je vois le live de Jon Hopkins, et je pense : « Putain, on était quand même sur cette scène il y a deux heures. » C’est tellement faramineux d’assister à tout cela que l’habituelle descente d’après-concert ne se produit pas. Je crois qu’on finit vers 3 h du matin après Floating Points. Je n’ai pas vraiment échange avec lui ou Hopkins. Je suis relativement timide, et ils ont un côté sorcier-scientifique qui est un peu impressionnant. Tu n’as pas l’impression que ce sont des rigolos. (rires) Pour toute mon équipe qui est présente, cette journée fabuleuse est un peu comme une récompense après cette grosse tournée. Le bon côté des réseaux sociaux, c’est que le lendemain, tu revois les stories sur Instagram, et tu comprends que tu as vécu un moment exceptionnel. Comme lorsque j’ai joué à l’Olympia à Paris ou fait sold-out à Los Angeles, cette date fait partie de mon palmarès. » Jusqu’à la prochaine, Kid Francescoli.

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