Marcel Dettmann, John Glacier, Oracles Sisters…Les sorties de la semaine
par Tsugi | 14 02 2025 | en écoute
Nouveaux albums, nouvelles palpitations : cette semaine, la musique met encore les petits plats dans les grands pour régaler votre 14 février. Entre explorations sonores, audacieuse trip-hop et B.O. de série culte, voici les sorties à ne pas manquer : Marcel Dettmann, Nowadays Records, The Name, John Glacier et Oracle Sisters
Marcel Dettmann – Fear of programming remixes
Carton plein pour les remixes de Fear Of Programming. L.B Dub Corp métamorphose ‘Suffice To Predict’ en un monstre dub techno vorace, SHERELLE lance ‘x12’ entre techno et footwork à 160 BPM, Dopplereffekt kidnappe ‘Fear of Programming’ dans un univers électro aquatique et Interstellar Funk transmute ‘Water’ en une élégante techno atmosphérique. JASSS clôt l’affaire façon ambient avec un ‘Fear Of Programming’ apaisé et déroutant.
Chronique extraite du Tsugi 177
Nowadays Records – Club Nowadays vol 4
On sait s’amuser chez Nowadays. Régulièrement, le label de Fakear, La Fine Équipe ou Chien méchant lâche les chevaux pour nous envoyer sur le dancefloor. Sur ce quatrième volet de ses aventures nocturnes, la maison montée par Ugo De Angelis (Oogo) et Vincent Leibovitz (Chomsky) continue de se faire avec une approche décomplexée du club : 2-step, speed garage, house survitaminée à la Fred again.. (‘Let U Go’ de Fakear), nu-jazz breaké… Rien n’arrête cette (fine) équipe aux oreilles larges.
Chronique extraite du Tsugi 177
The Name – Bref.2
Plus de dix ans après la fin de Bref, la série culte revient pour une saison 2 très attendue. Mais ce n’est pas le seul comeback marquant : The Name, ce duo électronique à l’énergie brute, signe une bande-originale pertinente entre house fiévreuse, électro-pop entêtante et sonorités cinématographiques.
Parmi les 26 titres originaux qui composent cette BO, certains se détachent particulièrement. ‘Bright Eyes‘ brille comme une pépite porteuse d’espoir, tandis que ‘Chasing Us‘ s’impose avec une touche house incisive, rappelant les influences d’artistes tels que Mr. Oizo et Disclosure. ‘CRASH’ frappe fort avec une énergie qui rappelle les productions les plus explosives de Justice, et ‘Meet Ben’ se distingue, des textures électroniques abyssales de The Name se mêlent aux arrangements de cordes majestueux du musicien toulousain Clément Libes.
John Glacier – Like a Ribbon
John Glacier signe avec Like A Ribbon un album avant-gardiste qui vient clore sa série d’EP de 2024. Issue du collectif Babyfather et révélée par SHILOH: Lost For Words, elle s’impose ici comme une figure insaisissable, à la croisée du rap, de l’électro et de l’ambient. En 11 titres (ou 15 en version physique), elle façonne un univers hypnotique, porté par des collaborations avec Kwes Darko, Flume et Sampha.
Chaque morceau tisse un fil narratif cohérent, évitant l’écueil de la simple expérimentation. Des guitares brumeuses de « Satellites » à l’énergie plus club de « Dancing In The Rain« , Glacier mêle influences trip-hop, pop éthérée et beats tranchants. Loin des productions formatées de la pop urbaine, elle insuffle une sensibilité unique à ses compositions. Chaque track vient résonner avec la précédente, ajoutant une couche supplémentaire de nuances sur le phrasé nonchalant de John Glacier. Like A Ribbon capture l’air du temps sans s’y perdre. Affirmant une identité sonore forte, John Glacier ne cherche pas à séduire. Elle impose son style, brut et magnétique.
Oracle Sisters – Divinations
Oracle Sisters transforment leur errance de 2023 en une fresque sonore hypnotique avec Divinations. Loin des routes poussiéreuses et des néons éclatants de Tokyo, ils s’exilent dans une ferme glacée pour capturer l’essence de leur errance. Entre rythmiques métronomiques et spleen époustouflant, l’album passe du minimalisme spectral de « Talk Is Cheap« , des nappes oniriques de « Riverside » à la subtile tension de « Blue Left Hand« .
L’OP-1 dialogue avec un Casio d’enfance, la guitare croise des boîtes à rythmes brinquebalantes, et chaque note semble un écho au hasard des rencontres. Les morceaux s’échappent comme des fragments de mémoire, comme une mouche s’extrayant d’une toile. Oracle Sisters, devenus architectes de leur propre label, tissent un album comme un collage, brut et sincère, où chaque titre résonne comme une incantation moderne.