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© La Récré à Son
17 septembre 2024

6 questions au collectif underground La Récré à Son

par Marie Courtès

À l’occasion de la première édition la Grande Récré, petit festival de 200 personnes réuni autour d’une programmation électronique underground du 20 au 22 septembre, on a discuté avec les fondateurs du collectif parisien La Récré à Son. 

Le nom peut prêter à sourire, on a même cru un instant tomber nez à nez avec un podcast d’histoires dédiées aux plus petits. Mais non, La Récré à Son concerne bien les grands, ceux qui ont déjà fait des boums et qui ont lâché leur période emo pour chalouper sur la musique électronique. Ici on ne parle pas de public mais de copains, ni même de scène mais de cour.

Après plusieurs soirées réussies dans Paris, le collectif La Récré à Son géré par quatre potes (vous l’aurez compris) propose la première édition de La Grand Récré : festival de 200 personnes, situé non loin de Lyon. À rebours des festivals gargantuesques aux line-up plus longs que le nombre d’habitants de certains villages, La Grande Récré s’inscrit dans le courant intimiste des microfestivals, qui a connu un essor significatif pendant et depuis la pandémie du Covid-19. On avait d’ailleurs consacré un article à ce phénomène

Niveau line-up, ça donne quoi ? De très beaux noms issus de la scène underground. Disquaires le jour à Lyon et DJ la nuit, Oscar VG et Anaïs Liro alias LEGRAM VG n’ont plus grand chose à prouver en termes de sélection et de technique. On retrouve également Alexia, Just1 – dont vous avait déjà parléMyrta, Poggio ou encore nativo, jeune DJ-producteur italien ultra prometteur.

On a échangé avec les quatre fondateurs de La Récré à Son (Margaux, Benoit, Zongo et Alix) pour mieux comprendre comment ce projet a vu le jour.

 

Pouvez-vous nous raconter la création de La Récré à Son ?

Margaux : Le collectif s’est créé officiellement en décembre 2023. On était chacun déjà actif dans la scène électronique. On avait un peu appris à mixer, organisé des teufs. Récré à son, c’est la réunion de deux bandes de copains. D’un côté, Benoît et moi avions organisé la Coquinerie, une longue soirée de 24 heures (rires) ; de l’autre, Zongo et Alix avaient prévu un anniversaire qui s’est transformé en une grosse organisation. Les deux événements ont bien marché et on a pu se rendre compte également de l’énergie que ça demandait.

De là nous est venue l’idée de rassembler les forces, pour en faire La Récré à Son et créer des soirées en commun. C’est avant tout un collectif de copains ! On a déjà fait cinq soirées, et La Grande Récré est notre premier événement en dehors de Paris.

Zongo : Grâce à ces deux événements, on s’est rendus compte qu’on avait une communauté engagée et passionnée par les musiques électroniques. On reste sur des formats intimistes, justement pour que les gens puissent se rencontrer, échanger et pas seulement rester dans leurs groupes. Sur un aspect plus logistique, on planifie des événements qu’on peut gérer : on ne s’est jamais dit qu’on voulait faire des immenses teufs.

 

Partagez-vous les mêmes goûts musicaux ensemble ? 

Benoit : On s’est rencontrés lors du festival des Chant des Oiseaux, donc on a directement compris qu’on partageait le même goût globalement pour la house ! (rires)

Margaux : On a tous nos passés respectifs ! (rires) Moi, j’ai beaucoup vogué dans la house. J’avais un label, Carré Bleu Records, dédié à ce genre musical. Une fois arrivée à Paris, j’ai baroudé dans la techno, mais on reste de grands ferveurs de la scène house et de ses multiples variantes.

 

Vous avez développé une identité visuelle singulière, vous nous racontez comment ?

Zongo : C’est vrai qu’on a exploité cette idée de ‘réunion d’amis’ à fond, on voulait revenir aux bases de la fête ! La dessinatrice avec qui on travaille est une amie, Uma Pjiranai que j’ai rencontrée en Thaïlande. Son univers correspond parfaitement au nôtre puisqu’elle apprend l’art à des enfants et s’inspire de leur manière de dessiner dans son propre travail. Ses dessins mélangent le cubisme tout en ayant un aspect très enfantin.

 

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Vous avez également lancé des podcasts, pourquoi et d’où est venue l’envie ? 

Zongo : On voyait beaucoup de talents autour de nous, mais qui avaient très peu de visibilité. C’est avec cette partie podcast qu’on peut les inviter dans un format hors-soirée, juste pour partager de la musique.

Si au départ, on conviait des proches, on commence peu à peu à recevoir des artistes qu’on ne connaît pas. Il y a un aspect du podcast qu’on ne voit pas, mais qui me plait beaucoup, c’est qu’on reçoit les invités chez nous. On mange un bout, on discute et on crée des liens.

 

Comment vous est venue l’idée de créer un festival ?

Alix : Dès les débuts de La Récré à Son, on avait en tête de faire un festival, on le voyait comme un challenge. Depuis février, on a essayé au maximum d’accroître notre communauté. Organiser des fêtes c’est une chose, mais motiver les gens à se déplacer à un festival, en dehors de Paris, c’est autre chose. Le projet est né à la suite d’un événement : une fête s’est déroulée dans la maison de famille de Margaux. À la suite de cette soirée, on s’est dit : ‘On tient un truc !’

Après on a essayé d’optimiser cet espace qui nous est cher, pour que tout le monde puisse s’y sentir bien. On trouvait que le format le plus adapté était deux, trois jours sur le plan de l’organisation et du public.

Benoit : C’est vrai ! On trouvait qu’un grand week-end pouvait permettre aux festivaliers d’apprendre à se connaitre et à sympathiser.

 

Comment avez-vous construit votre line-up ?

Margaux : On avait comme objectif de garder la genèse du projet et donc d’inviter ceux qui nous ont permis de nous lancer. Tous ceux qui ont fait un podcast pour le collectif. On voulait aussi varier le type de house, pour ne pas tomber dans la monotonie. On s’est permis de contacter des DJs qui nous ont marqués en soirée.

La scène italienne nous plait beaucoup, c’est par l’italo disco que j’ai découvert les musiques électroniques… Donc on est ravi de recevoir le producteur nativo. En ce qui concerne la timetable, on a échangé avec les artistes. Je n’ai rien voulu imposer. J’ai préféré écouter leurs envies et m’adapter en fonction. Par exemple, en discutant avec Joz et Cossé de Deeper Vision, on a appris qu’ils voulaient s’essayer à un set beaucoup plus électro, du coup, on les passe sur un créneau de nuit.

On a également quelques artistes qui passent d’abord au Chant des Oiseaux – Alexia, Tuan, nativo – et qui veulent pour La Récré à Son un créneau différent afin de varier leur set.

 

À lire également sur Tsugi.fr : Clips & female gaze, quand elles (re)prennent la caméra

 

Alors RDV le 20 septembre pour inaugurer la première édition de La Grande Récré.

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