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14 juin 2019

Vitesse-lumière vers Lost Souls Of Saturn, l’album cosmique de Seth Troxler et Phil Moffa

par Elie Chanteclair

Parés au décollage. Épique par son ampleur et sa manière d’investir le temps et le espace, le projet Lost Souls Of Saturn nous plonge dans un voyage spatial de 50 minutes, dont les producteurs Seth Troxler et Phil Moffa sont les commandants de bord. Installés dans le cockpit de leur navette électronique, ils modulent l’allure avec régularité et fluidité, entre vitesse de croisière ambient et accélérations technoïdes. Ils dirigent ainsi un projet liant musique, références cinématographiques et performances artistiques.

Cette impressionnante pièce à la croisée des genres électroniques conjugue des saveurs recueillies dans toute la galaxie, les faisant mijoter dans une potion magique et cosmique. Vieilles BO de science-fiction, acid, free jazz, avant-garde, musique concrète, samples imprévisibles gravitent autour d’un voyage épique, envoûtant et cérébral. Plus qu’un album, l’oeuvre se veut être un film sonore, évoquant des aventures spatiales telles que 2001, l’Odyssée de l’Espace ou Ulysse 31, nourri par la littérature SF de Philip K. Dick et les expériences du jazzman Sun Ra.

C’est d’ailleurs ce goût commun pour l’expérimentation qui lie Seth Troxler et Phil Moffa : le duo a fait ses débuts avec un DJ set stellaire, dans le cadre de l’installation GaiaMotherTree créée par l’artiste plasticien Ernesto Neto dans la gare de Zurich. S’ensuivit l’EP Holes In The Holoverse, présentant un remix du producteur Wolfang Tillmans. Cet album éponyme est une nouvelle pierre dans la construction de leur temple spirituel et astral. Vous pouvez l’écouter avec ou sans psychotropes, mais en gardant une profonde volonté de nager la brasse en apesanteur, de surfer sur une pluie d’étoiles filantes ou de prendre les commandes d’un vaisseau aux côtés d’un Chewbacca rose bonbon. Rien que ça.

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