Que vaut le nouveau Spiral Deluxe, projet fusion de Jeff Mills ? 💿

par | 14 03 2025 | chronique

Dans un monde où tout semble planifié, cadré, policé, Spiral Deluxe prend le contre-pied avec une musique 100% improvisée. La formation menée par Jeff Mills, pape de la techno de Detroit, rameute trois autres musiciens de talent : Gerald Mitchell aux claviers, Yumiko Ohno aux synthétiseurs et Kenji ‘Jino’ Hino à la basse. Ensemble ils sortent aujourd’hui The Love Pretender, leur deuxième long-format fusion… Et de plus en plus jazz. 

Ce 14 mars, Spiral Deluxe revient avec un deuxième album, The Love Pretender, sous le label Axis Records. Cet album marque une nouvelle étape dans leur exploration sonore. Il s’agit d’une collection de morceaux extraits d’une longue session d’improvisation, capturant l’essence même de leur processus créatif.

 

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Ici chaque musicien écoute, réagit et guide le mouvement dans un dialogue naturel, presque télépathique. « Comme toujours, il n’y avait aucune discussion ni planification sur le type de musique que nous allions enregistrer, explique Jeff Mills. Donc les morceaux varient en style et en direction, reflétant la diversité des influences du groupe »

 

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Sur ‘The Soloist’, chaque instrument intervient à son rythme, influençant subtilement la direction du morceau. Les notes de jazz se mêlent aux basses électroniques, aux beats synthétisés et aux claviers, créant une atmosphère chaleureuse autant qu’imprévisible. L’énergie de l’improvisation donne à chaque composition de Spiral Deluxe une dynamique vivante et évolutive. « La plupart des compositions ont été enregistrées en une seule prise », précise Jeff Mills.« Jino et moi commencions souvent, puis Gerald et Yumiko nous rejoignaient naturellement. »

 

La joyeuse bane a aussi invité d’autres musiciens à enrichir cette aventure. Le regretté Sylvain Luc, guitariste français décédé en mars 2024, apporte une touche de douceur sur ‘Society’s Man’, rappelant l’ambiance décontractée de la côte californienne des eighties. À ses côtés, TOKU (trompette), Masa Shimizu et Satoshi Yoshida (guitares) viennent compléter le tableau sonore. « En post-production à Paris, j’ai demandé à Sylvain Luc d’ajouter sa magie sur quelques morceaux, et il a donné ce feeling west coast américain des années 70 qui rend ces titres si spéciaux », précise Jeff Mills.

The Love Pretender prône l’acceptation de l’inconnu, le lâcher-prise et la confiance dans le processus. Dans un monde obsédé par le contrôle et la peur de l’avenir, cet album -rappelle que parfois, il faut juste se laisser porter. Pas de triche, juste de la musique brute et vivante.

Un album à savourer sans retenue, sans forcément chercher à tout comprendre. Se laisser surprendre, ça a aussi du bon.

 

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